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Corée du Nord

La Corée du Nord affirme observer des bases américaines grâce à un satellite espion

Lancement du satellite nord-coréen Malligyong-1, le 21 novembre 2023

Lancement du satellite nord-coréen Malligyong-1, le 21 novembre 2023 - STR / KCNA VIA KNS / AFP

La satellite espion lancé mardi par la Corée du Nord est entré en orbite, selon l'armée sud-coréenne. Pyongyang affirme déjà pouvoir observer des bases américaines grâce à l'appareil.

Le satellite espion que la Corée du Nord affirme avoir lancé mardi 21 novembre semble être entré en orbite, a annoncé ce mercredi 22 novembre l'armée sud-coréenne, tout en précisant qu'il était trop tôt pour dire s'il fonctionne réellement.

Selon l'état-major interarmées de la Corée du Sud, le satellite espion nord-coréen "a été évalué comme étant entré en orbite à partir d'une analyse complète des informations sur la trajectoire de vol et de diverses circonstances", ajoutant qu'il "faudra du temps pour déterminer si le satellite fonctionne réellement".

La Corée du Nord affirme détenir des photos de bases américaines

La fusée qui a décollé mardi soir a suivi la trajectoire prévue "et est parvenue à mettre le satellite Malligyong-1 sur son orbite", avait indiqué de son côté l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

Ce mercredi, le régime a affirmé que son dirigeant Kim Jong Un a examiné des photographies des principales bases militaires américaines à Guam grâce au satellite espion, le premier du pays.

La République populaire démocratique de Corée (RPDC) - nom officiel de la Corée du Nord - prévoit de lancer d'autres satellites "dans un court laps de temps" afin de renforcer ses capacités de surveillance de la Corée du Sud, a annoncé l'agence officielle KCNA.

"Le lancement d'un satellite de reconnaissance est un droit légitime de la RPDC pour renforcer ses capacités d'autodéfense", a-t-elle souligné, alors que le pays fait face à ce qu'il appelle des menaces de la part de la Corée du Sud et des États-Unis.

Condamnations unanimes des Occidentaux

Ce lancement "constitue une provocation qui viole les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", a déclaré l'état-major sud-coréen. Le tir a également été condamné par Tokyo et Washington.

"Même s'ils appellent cela un satellite, le lancement d'un objet qui utilise la technologie des missiles balistiques est clairement une violation des résolutions des Nations Unies", a mis en avant le Premier ministre japonais, Fumio Kishida.

Ce tir est "une violation flagrante de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, augmente les tensions et risque de déstabiliser la région et au-delà", a aussi réagi une porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

La Corée du Sud a annoncé qu'elle reprendrait les opérations de surveillance le long de la frontière avec la Corée du Nord qui avaient été suspendues en 2018 dans le cadre d'un accord Séoul-Pyongyang visant à réduire les tensions militaires, a rapporté l'agence de presse Yonhap.

Pour la Corée du Nord, il s'agit de la troisième tentative après deux échecs de mise en orbite d'un satellite militaire en mai et en août.

F.B. avec AFP