Élections présidentielles américaines 2024
Élections américaines

Qui sont les républicains qui défient Trump? On vous présente Nikki Haley, Ron DeSantis et Vivek Ramaswamy

Donald Trump, le 10 janvier 2023 dans l'Iowa

Donald Trump, le 10 janvier 2023 dans l'Iowa - Kamil KRZACZYNSKI / AFP

Alors qu'ils étaient une douzaine à vouloir défier Donald Trump au début de la course à l'investiture présidentielle du parti Républicain, ils ne sont plus que trois. Voici les portraits de Nikki Haley, Ron DeSantis et Vivek Ramaswamy.

Les candidats républicains à l'investiture présidentielle commenceront à s'affronter dans les urnes ce lundi 15 janvier dans l'Iowa où se déroulera le premier caucus. En lice se trouve bien évidemment Donald Trump.

L'ancien président, malgré ses imbroglios judiciaires, continue de bénéficier, au vu des sondages, d'une popularité inébranlable de l'électorat républicain. Face à lui, alors qu'ils étaient encore douze en août dernier, ils ne sont plus que trois: Nikki Haley, Ron DeSantis et Vivek Ramaswamy.

Tout comprendre aux élections présidentielles américaines
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Nikki Haley, ancienne ambassadrice des États-Unis aux Nations unies et candidate républicaine à l'élection présidentielle de 2024, s'exprime lors d'une étape de sa campagne au Mickey's Irish Pub à Waukee, dans l'Iowa, le 9 janvier 2024.
Nikki Haley, ancienne ambassadrice des États-Unis aux Nations unies et candidate républicaine à l'élection présidentielle de 2024, s'exprime lors d'une étape de sa campagne au Mickey's Irish Pub à Waukee, dans l'Iowa, le 9 janvier 2024. © Christian MONTERROSA / AFP

Qui est-elle?

Nikki Haley, 51 ans, née en Caroline du Sud de parents indiens a pour nom de naissance Nimrata Nikki Randhawa. Ses parents, originaires du Pendjab, dans le nord de l’Inde, ont émigré aux États-Unis dans les années 60 pour tenir un commerce. Des origines sur lesquelles elle aime miser dans sa campagne. Nikki Haley a été la première femme à gouverner la Caroline du Sud de 2011 à 2017 et a été ambassadrice à l'ONU sous Donald Trump de 2017 à 2018.

Quelle est sa position dans la course à l'investiture présidentielle?

D’abord à la traîne dans les sondages, Nikki Haley a bénéficié de sa participation aux débats républicains pour grappiller des points. Des débats, toujours snobés par Donald Trump, lors desquels elle a tenu des prestations particulièrement remarquées. Les abandons de Chris Christie et de Tim Scott dans la course à l'investiture présidentielle jouent également en sa faveur.

Au niveau national, elle bénéficie de 11,2% des intentions de vote selon l’agrégateur de sondage RealClearPolitics, loin derrière Donald Trump et ses 62.4%. Pour le premier caucus de l’Iowa, Nikki Haley est créditée de 16.6% des voix, au même niveau que son rivale Ron DeSantis avec 16.4%.

Mais pour celle qui aime répéter qu’elle n’a jamais perdu une seule élection de sa vie, une bonne prestation dans l'Iowa serait un tremplin idéal vers le scrutin suivant. Le 23 janvier dans le New Hampshire, les électeurs indépendants -qui ne veulent pour la plupart pas de Trump- pourront voter. Résultat: elle serait créditée de 32% des intentions de vote, soit seulement 7 points derrière Donald Trump d’après un sondage CNN.

Elle attire des donateurs de plus en plus importants, comme le milliardaire Charles Koch, président de la seconde entreprise privée américaine la plus lucrative, ou encore le cofondateur de LinkedIn, Reid Hoffman.

Quelle ligne défend-elle face Donald Trump?

Si Trump a une base MAGA (Make America Great Again", le slogan de la campagne de Trump en 2016, NDLR) très solide, Nikki Haley essaye quant à elle de rassembler les différents courants républicains. Elle présente une image plus polissée tout en s'appuyant sur son "CV très solide", selon Marie-Christine Bonzom, politologue, journaliste et spécialiste des États-Unis.

Pour l'éditorialiste en politique étrangère de BFMTV, Thierry Arnaud, son statut de gouverneure de Caroline du Sud représente un atout "tant cet État se trouve à un carrefour entre le conservatisme sur certaines valeurs, et l’ouverture sur d'autres".

Être une ambassadrice à l'ONU lui a conféré une expérience en politique étrangère qu'elle place au cœur de sa candidature. Elle soutient fortement l'Ukraine ainsi que la guerre menée par Israël contre le Hamas.

L'ex-gouverneure se montre ferme sur les questions migratoires, modérée sur l’avortement, elle prône une baisse des impôts et le relèvement de l'âge minimum de départ à la retraite.

Le candidat républicain à la présidence de la Floride, Ron DeSantis, en compagnie de sa femme Casey et de son fils Mason, après le débat des primaires présidentielles républicaines de CNN à l'auditorium Sheslow de l'université Drake, le 10 janvier 2024 à Des Moines (Iowa).
Le candidat républicain à la présidence de la Floride, Ron DeSantis, en compagnie de sa femme Casey et de son fils Mason, après le débat des primaires présidentielles républicaines de CNN à l'auditorium Sheslow de l'université Drake, le 10 janvier 2024 à Des Moines (Iowa). © CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Qui est-il?

Ron DeSantis, 45 ans, né en septembre 1978, en Floride, est fils d'un installateur de télévision et d'une infirmière, ce qui lui permet de revendiquer son appartenance "au col bleu". En tant que fervent défenseur de la famille, cet ancien de la Navy déployé en Irak, diplômé de Yale et d'Harvard mais également avocat de profession, aime mettre en scène sa femme et ses trois enfants. Il est gouverneur de Floride depuis 2019.

Quelle est sa position dans la course à l'investiture présidentielle?

Un temps présenté comme le principal rival de Donald Trump, cet ancien membre de la Chambre des représentants a dégringolé dans les sondages. Il n'a en réalité jamais réussi à émerger face à Donald Trump.

"DeSantis n'est pas parvenu à faire la transformation entre un politicien régional gouverneur de Floride et un homme politique qui aspire à la présidence des États-Unis, un homme politique national", analysait déjà en août dernier Marie-Christine Bonzom auprès de BFMTV.com.

L'institut de sondage RealClearPolitics le crédite de 10,9% des voix à l'échelle nationale, soit légèrement derrière Nikki Haley, et totalement dépassé par Donald Trump.

Quelle ligne défend-il face Donald Trump?

Ron DeSantis peut être vu comme la pâle copie du milliardaire républicain: “Ron DeSantis se présente comme un républicain acceptable en faisant du trumpisme sans Trump”, résume Marie-Christine Bonzom. Et ce, sans le charisme de l'ancien président qui plaît tant à sa base.

Il a été "tué par sa dérive toujours plus droitière", constate Le Monde.

Les républicains plus modérés lui ont tourné le dos et son profil technocrate déplaît à l'électorat populaire.

Au début de l'année 2023, le gouverneur de Floride disait vouloir "faire mourir le wokisme". Il est anti-LGBT, anti-avortement, défend une politique migratoire ultra-stricte et dit vouloir lutter contre l'inflation.

Vivek Ramaswamy, le 24 août 2024 à Milwaukee
Vivek Ramaswamy, le 24 août 2024 à Milwaukee © KAMIL KRZACZYNSKI / AFP

Qui est-il?

Vivek Ramaswamy, un businessman de 38 ans, né en août 1985, a fait fortune dans les biotechnologies. Sans expérience politique, ce fils d'immigrés indiens et de religion hindoue, a commencé à se faire connaître grâce à son livre dénonçant l'idéologie "woke". Scolarisé dans des établissements catholiques, il a poursuivi ses études supérieures à Harvard.

Quelle est sa position dans la course à l'investiture présidentielle?

Si Vivek Ramaswamy s'est démarqué au cours de l'été, en effectuant une percée dans les sondages vis-à-vis des autres candidats grâce à son agressivité, son succès a rapidement fondu.

L'homme d'affaires n'a pas rempli les critères de qualification pour le dernier débat républicain mercredi dernier, et est retombé à 4% des intentions de vote dans les sondages. Il était monté au-dessus de 10% à la fin du mois d'août selon FiveThirtyEight.

Quelle ligne défend-il face Donald Trump?

Contrairement à ses rivaux, Vivek Ramaswamy a toujours fait l'éloge de Donald Trump, se présentant comme son modèle "2.0" et l'a toujours fermement défendu face à ses déboires judiciaires. Il dit toutefois vouloir "faire passer le mouvement America First à un niveau supérieur", rappelle le New York Times.

Le candidat se présente comme l'homme idéal pour "démanteler l'État profond" car muni "de jambes fraîches" contrairement à l'ancien président qu'il qualifie de "blessé". Alors que "l'anti-wokisme" est au cœur de sa campagne effrénée, il a récemment investi les théories du complot.

Juliette Brossault