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Amérique Latine

Hugo Chavez, des sorties teintées de provocation

Hugo Chavez et Mahmoud Ahmadinejad, complices, en janvier 2012, à Caracas.

Hugo Chavez et Mahmoud Ahmadinejad, complices, en janvier 2012, à Caracas. - -

En quatorze ans de pouvoir, le leader vénézuélien, doté d'un tempérament volcanique, n’a jamais eu sa langue dans sa poche. Surtout pour évoquer son ennemi juré: les États-Unis.

Idolâtré dans son pays, très respecté en Amérique Latine, Hugo Chavez s’était forgé une image de provocateur à l’international. Une image collant à son caractère de révolutionnaire et entretenue par ses sorties régulières contre l’impérialisme américain, et notamment l’ancien président des Etats-Unis, George W. Bush, qui fut sa cible principale.

Entre déclarations choc et amitiés particulières, retour sur quelques provocations du père de la "Révolution bolivarienne" au Venezuela.

"Yankees de merde !"

Le président vénézuélien vouait une haine totale à l’ancien président des Etats-Unis, George W. Bush -arrivé au pouvoir deux an après Chavez- personnification, selon lui, de l’impérialisme américain.

Ainsi, le 20 septembre 2006, lors d’un discours à la tribune de l’ONU, à New York, Hugo Chavez s'était déchaîné contre l’hégémonie américaine et avait comparé Bush au "diable".

"Hier, le diable était ici. Cet endroit sent encore le souffre", avait-il lancé, avant de faire le signe de la croix et de lever les yeux au ciel. "Hier, à cette même tribune, monsieur le président des Etats-Unis, est venu, s’exprimant comme le propriétaire du monde".


Pour Chavez, Bush est le diable par ultimemessage

Quelques mois auparavant, au cours de son programme télévisé "Allô, président", Chavez avait déjà qualifié son ennemi juré d’"âne".

Sur fond de tensions croissantes entre les deux pays, il s’était encore lâché à l’égard des Etats-Unis, le 11 septembre 2008, lors d’un discours devant ses partisans, à l’occasion de l’expulsion de l’ambassadeur américain du Venezuela.

"Allez au diable, Yankees de merde", avait-il tempêté, face à une foule l’acclamant.

Chavez Allez au diable, yankees de merde Vidéo cjibe sélectionnée dans Actualité

Son "frère Ahmadinejad"

Au-delà de son tempérament volcanique, Hugo Chavez était aussi réputé pour ses amitiés particulières, liées avec des personnalités politiques contestées, partageant son anti-américanisme.

Ainsi, outre son alliance sans failles avec Fidel Castro, Chavez était très proche du leader iranien Mahmoud Ahmadinejad –qui a déclaré, ce mercredi, après l’annonce de la mort de Chavez: "Je n'ai pas de doute qu'il reviendra, aux côtés du vertueux Jésus et de l'Homme parfait"- qu'il qualifiait de "frère".

Début 2012, lors d'une tournée du président iranien dans les pays latino-américains hostiles aux Etats-Unis, Chavez l'avait assuré de sa "solidarité" dans la crise l'opposant à l'Occident sur son programme nucléaire.

Ses amis Mouammar Kadhafi et Bachar el-Assad

L'ancien dirigeant libyen et le président syrien ont également fait parti du cercle rapproché d'Hugo Chavez. Ce dernier les avait d'ailleurs décorés, pour leur témoigner son amitié.

En septembre 2009, lors de sa première visite au Venezuela, Mouammar Kadhafi avait ainsi été décoré de l'Ordre du Libérateur, et avait reçu une réplique de l'épée de Simon Bolivar.
En octobre 2011, à l'annonce de la mort de Kadhafi, Chavez avait salué un "grand lutteur et un martyr", dénonçant un "assassinat" et un "outrage à la vie".

Bachar el-Assad avait reçu les mêmes décorations que Kadhafi en juin 2010, lors d'un déplacement à Caracas, au cours duquel les deux hommes avaient réaffirmé leur alliance stratégique contre Washington, la surnommant "l'axe des courageux".

Hugo Chavez avait régulièrement témoigné son soutien à Bachar el-Assad, depuis l'éclatement du conflit syrien.


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Adrienne Sigel