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Tunisie

Tunisie : Ennahda "ne cèdera jamais le pouvoir"

Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahda

Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahda - -

Alors que le pays traverse une intense crise politique, le chef du parti islamiste Ennahda, a une nouvelle fois exclu de quitter le pouvoir.

Le parti islamiste Ennahda a promis samedi de ne pas céder le pouvoir, devant quelque 15.000 partisans réunis à Tunis, alors que les tractations pour la formation d'un nouveau gouvernement s'éternisent et que le pays vit sa pire crise politique depuis la révolution.

"Rassurez-vous, Ennahda se porte bien (...) et ne cèdera jamais le pouvoir tant qu'il bénéficie de la confiance du peuple et de la légitimité des urnes", a clamé le dirigeant islamiste à la fin d'une manifestation de ses partisans sur l'avenue Bourguiba, dans le centre de Tunis.

Selon lui, Ennahda fait l'objet depuis son arrivée au pouvoir, il y a un peu plus d'un an, d'une "série de complots" qui ont culminé avec la proposition d'un gouvernement de technocrates (...) ce qui équivaut à un coup d'Etat contre le gouvernement élu".

Refus de former un nouveau gouvernement

Cette prise de position souligne le rejet de Ghannouchi de la proposition du Premier ministre Hamadi Jebali de former un gouvernement de technocrates pour sortir le pays de la crise politique qui a été aggravée par l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd, le 6 février.

Jebali avait prévu d'annoncer un nouveau gouvernement samedi ou de démissionner, mais vendredi soir il a reporté l'annonce sine die.

"Ennahda est la colonne vertébrale de la Tunisie et la briser ou l'exclure porterait atteinte à l'unité nationale du pays", a martelé Ghannouchi .

Très forte mobilisation islamiste

Il a dénoncé des tentatives de diaboliser Ennahda et de dépeindre le parti comme "hostile aux libertés, à la démocratie, et aux droits de la femme".

Le rassemblement de samedi est le plus important organisé par les islamistes depuis leur arrivée aux commandes du pays, mais la mobilisation reste largement inférieure aux dizaines de milliers de personnes qui ont participé aux funérailles de Chokri Belaïd le 8 février.