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Niger: le Quai d'Orsay dénonce une situation "inacceptable" qui "se dégrade" pour le président Bazoum

Plus d'une semaine après le coup d'État "illégitime et inacceptable" au Niger, le président élu Mohamed Bazoum est toujours "pris en otage" dans son palais présidentiel et ses conditions de détention "se dégradent", selon le ministère des Affaires étrangères.

"La situation est inacceptable." À deux jours de la fin de l'ultimatum de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avant une "éventuelle intervention militaire" au Niger, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères a condamné sur BFMTV ce vendredi soir la "répression autoritaire de la part des putschistes sur le terrain".

"Il y a aujourd'hui un président démocratiquement élu qui est pris en otage par un petit groupe de militaires dans des conditions qui se dégradent", a déploré Anne-Claire Legendre sur notre antenne.

Le président Mohamed Bazoum est en effet toujours séquestré, et ce depuis le 26 juillet dernier, dans son palais présidentiel. L'Élysée avait indiqué en début de semaine qu'Emmanuel Macron s'était entretenu à plusieurs reprises avec l'unique autorité reconnue par la communauté internationale.

Les putschistes font "diversion"

Tard jeudi, les putschistes ont dénoncé "les accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense avec la France", ex-puissance coloniale dont un contingent militaire de 1500 soldats est déployé au Niger pour la lutte antiterroriste dans ce pays miné par les violences jihadistes. Paris a affirmé vendredi que seules "les autorités nigériennes légitimes" avaient le pouvoir de revenir sur ces accords.

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"Les putschistes essayent de faire diversion en ciblant la France, en en faisant un bouc émissaire quand la vraie question est qu'ils ont mené une tentative de coup d'État tout à fait illégitime et inacceptable", a ajouté la porte-parole du Quai d'Orsay.

Depuis le 30 juillet, le bloc ouest-africain a imposé de lourdes sanctions à Niamey, notamment la fin des livraisons d'électricité venant du Nigeria, soit 70% de la consommation du Niger.

"Un embargo sur le Niger commence aujourd'hui à faire son effet sur la junte", a assuré Anne-Claire Legendre.

De plus, alors que la Russie, via son groupe paramilitaire Wagner, gagne en influence dans la région du Sahel, le Quai d'Orsay a dénoncé une "attitude opportuniste de Moscou qui essaye de soutenir les mouvements de déstabilisation". "On sait ce que représente Wagner aujourd'hui dans la région, au Mali, au Centrafrique, au Mozambique: C'est la recette pour le chaos, pour le pillage des ressources, pour des exactions contre les populations et pour une recrudescence de la menace terroriste."

Théo Putavy