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L'ancien otage Francis Collomp raconte son évasion

Francis Collomp le 17 novembre 2013, quelques heures après sa libération.

Francis Collomp le 17 novembre 2013, quelques heures après sa libération. - -

Invité du 20 heures de TF1, jeudi soir, l'ex-otage au Nigeria, Francis Collomp, enlevé en décembre 2012, a raconté comment il est parvenu à s'évader.

L'ex-otage français au Nigeria Francis Collomp a raconté, jeudi soir, avoir profité d'une "erreur grossière" de son geôlier pour s'évader. Ce dernier avait en effet oublié de refermer son cachot et laissé la clef à l'extérieur de la porte.

S'exprimant publiquement pour la première fois depuis son évasion le 16 novembre, Francis Collomp a dit sur TF1 que son gardien était "entré dans la pièce pour faire ses ablutions" et "oublié de prendre les clefs". "Pendant qu'il était dans la salle de bains tout doucement j'ai déclenché la porte ouverte, j'avais mes affaires prêtes pour partir et je l'ai enfermé", a ajouté cet ingénieur de 63 ans.

Dix à quinze kilomètres de marche par jour...dans sa cellule

"J'ai couru dans une petite allée vers la route, puis sur la route, j'ai pris un rythme de marche rapide pour ne pas me faire remarquer", a raconté Francis Collomp. Il a ensuite demandé à une moto-taxi de le conduire à un poste de police dans la ville de Zaria, dans le nord du Nigeria.

Pendant ses onze mois de détention il s'est efforcé de rester en bonne forme physique afin d'être en état de s'évader, ce à quoi, a-t-il assuré, il a toujours pensé et qu'il a sans cesse préparé, notamment en marchant dix puis quinze kilomètres par jour, en rond dans la pièce où il était enfermé.

Privé des médicaments qu'il avait coutume de prendre à la suite d'un pontage coronarien, il n'a pris que de l'aspirine. Mais il a assuré être en très bonne santé, notamment parce qu'il a perdu 38 kilos alors qu'il était avant son enlèvement "en surpoids".

Influencé par l'assassinat des deux journalistes de RFI

"J'étais au courant des transactions en vue de ma libération, je devais être libéré en juin ce qui ne s'est pas fait. Ensuite on m'a dit que les choses étaient au point mort. En plus il y a eu l'histoire des journalistes tués, ce qui m'a influencé à prendre une décision", a poursuivi l'ex-otage, au sujet des envoyés spéciaux de Radio France internationale (RFI) enlevés et tués par balles le 2 novembre dans le nord-est du Mali.

Francis Collomp avait été capturé le 19 décembre 2012 par une trentaine d'hommes appartenant à un groupe islamiste dans le nord du Nigeria où il travaillait sur un projet de ferme éolienne.

La semaine dernière, un prêtre catholique français, le père Georges Vandenbeusch, a été enlevé dans le nord du Cameroun et probablement emmené au Nigeria voisin. Sept Français sont encore retenus en otage dans le monde, en Syrie, au Mali et au Nigeria. Francis Collomp sera reçu vendredi à 16h30 à l'Elysée par le président Hollande.

A.S. avec AFP