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Qui sont les autres otages français?

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Si quatre otages Français, enlevés en septembre 2010, ont été libérés le 29 octobre, après plus de trois ans de captivité, sept Français restent retenus dans le monde, en Afrique et en Syrie.

Alors que Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, les quatre Français enlevés par Aqmi en septembre 2010 à Arlit, au Niger, ont été libérés le 29 septembre, et que Francis Collomp, retenu au Nigeria depuis décembre 2012, est parvenu à s'échapper le 17 novembre dernier, le sort de sept Français retenus dans le monde reste, lui, toujours incertain. Qui sont-ils? BFMTV.com fait le point sur leurs identités et leurs enlèvements.

Au Sahel, Serge Lazarevic et Gilberto Rodriguez toujours détenus

Parmi les sept ressortissants français toujours retenus en otages, deux se trouvent au Sahel et quatre en Syrie. La localisation du dernier Français enlevé, le 14 novembre 2013 au Cameroun, reste, pour l'heure, inconnue.

Enlevé avec Philippe Verdon, exécuté en mars 2013 et dont le corps avait été retrouvé en juillet dernier au Mali, Serge Lazarevic est celui qui est retenu depuis le plus longtemps. Les deux hommes avaient été enlevés le 24 novembre 2011 dans leur hôtel d'Hombori, au Mali, par Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Gilberto Rodriguez Leal est également retenu depuis an au Mali. Agé de 61 ans, ce Français d'origine portugaise a été enlevé le 20 novembre 2012 près de la frontière mauritanienne, alors qu'il circulait en camping car. L'enlèvement avait été revendiqué par le Mujao, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, deux jours après les faits.

La fille de Serge Lazarevic très inquiète

La fille de Serge Lazarevic, Diane Lazarevic, se dit très inquiète, car contrairement aux quatre otages libérés le 29 septembre, qui travaillaient pour le géant du nucléaire Areva, son père est un géologue indépendant. "Le quai d'Orsay me disait que la France ne paie pas [pour libérer des otages, ndlr] mais que la société Areva paiera pour ces otages", a-t-elle expliqué sur BFMTV. "Je me suis énervée, en leur disant que c'est honteux, une entreprise va payer, mais mon père n'est rien, il n'y a pas d'entreprise, qu'est-ce qui va se passer?"

"On m'a rappelée en me disant que le négociateur en place négocierait pour ceux d'Areva et pour mon père, et que s'il y avait libération, ce serait pour les cinq, donc pour le package", a-t-elle poursuivi, en colère contre les autorités françaises. "Moi mon père il n'est pas là ce soir".

"Le gouvernement devrait revenir vers moi dans quelques semaines pour me dire pourquoi les négociations pour mon père auront échoué. Je n'y crois pas du tout: je pense qu'il n'y a pas eu de négociations pour mon père", avait-t-elle également estimé, au micro d'Europe 1.

Enlevé au Cameroun, le père Georges non localisé

Le père Georges Vandenbeusch, un prêtre français âgé de 42 ans, a été enlevé à l'extrême nord du Cameroun, le 14 novembre 2013, par un commando d'une quinzaine d'hommes. Dernier enlèvement en date d'un ressortissant français, ce rapt n'a pas encore été revendiqué. Mais les autorités camerounaises soupçonnent fortement la secte islamiste Boko Haram, déjà à l'origine de l'enlèvement de la famille française Moulin-Fournier, en février 2013.

Le religieux se trouvait chez lui, dans l'enceinte de la paroisse de Nguetchewe, près de Koza, à une trentaine de kilomètres de la frontière avec le Nigeria, lorsqu'il a été kidnappé et emmené vers une destination encore inconnue. Cette région du nord du Cameroun est fortement déconseillée en raison du risque terroriste et des risques d'enlèvement, mais le père Georges, installé sur place depuis 2011, avait tenu à rester.

Quatre journalistes otages en Syrie

Les quatre autres otages français sont tous journalistes et sont tous retenus en Syrie. Didier François, grand reporter de 53 ans à Europe 1, et Edouard Elias, 22 ans, photographe parti en mission en Syrie pour la radio, n'ont pas donné de nouvelles depuis le 6 juin 2013. Selon l'Elysée, ils auraient été interceptés à un barrage par des hommes armés alors qu'ils faisaient route vers Alep. Pour l'heure, leur enlèvement n'a pas été formellement revendiqué. Début octobre, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a toutefois affirmé que les deux otages sont en vie.

L'enlèvement du reporter Nicolas Hénin, 37 ans, et du photographe Pierre Torrès, 29 ans, est, lui, plus récent. Toutefois, cette nouvelle prise d'otages n'a été annoncée que le 9 octobre dernier, alors que l'enlèvement s'était produit trois mois plus tôt, le 22 juin, à Raqqa. Selon leurs proches, qui ont obtenu des preuves de la part des autorités françaises au mois d'août, les deux hommes seraient en vie.

Adrienne Sigel et avec Sophie Hébrard