"Ça commence à être pénible": à Arques, des habitants "fatigués" par les crues répétées

Malgré la fin de la vigilance orange pour des crues de l'Aa, la population de cette petite ville du Pas-de-Calais savent que la situation n'est pas prête de s'améliorer à court terme.

Malgré la décrue progressive, le moral des habitants d'Arques dans le Pas-de-Calais et le Nord reste en berne. Si les vigilances pour crues dans le département sont désormais terminées, hormis pour la Canche encore en jaune ce dimanche, la problématique s'éternise désormais depuis le mois d'octobre.

"On va vivre cette situation en février, en mars et jusqu'au mois d'avril... Cela commence à être pénible pour tout le monde: pour les habitants, pour les élus, pour les agents des collectivités", explique Benoît Roussel, maire socialiste de la commune, à BFMTV.

La semaine s'annonce d'ailleurs périlleuse une nouvelle fois à partir de lundi. "Dans le secteur de l'Aa, cela s'est calmé mais on nous annonce de la pluie. Cela va susciter des inquiétudes et beaucoup d'interrogations pour les habitants", poursuit l'édile.

De son côté, David Capitaine, vice-président de l'association Blendecques sinistrés (du nom de la ville voisine), n'hésite pas à parler de "psychose". "Il est temps que l'on tourne la page et que la météo soit plus clémente", confirme Benoît Roussel.

La venue de Gabriel Attal saluée

Avec des nappes phréatiques complètement pleines, la terre n'absorbe plus rien. Résultat, l'eau monte trop rapidement avec une couleur boueuse qui ajoute un aspect dramatique à la situation.

Tandis que les grandes marées de ce week-end affectent négativement le niveau des cours d'eau, la seule éclaircie récente pour le maire PS d'Arques tient à la venue de Gabriel Attal ce jeudi dans le Pas-de-Calais.

"Le Premier ministre a annoncé qu'il reviendra dans un mois. C'est très bien car cela va maintenir la pression sur toute la chaîne et tous ceux qui ont un rôle à jouer pour que les travaux de curage et de renforcement de berges soient effectués", estime-t-il, alors que l'ensemble de la population territoire subit les crues à répétition.

"On est fatigués, cela se voit sur les visages"

Les habitants sinistrés n'ont pour la plupart pas encore pu retourner dans leurs logements, faute de travaux. Par ailleurs, les entreprises pâtissent des circonstances au niveau de leur chiffre d'affaires, "même sans eau dans leurs commerces" car il y a moins de commande.

"Il y a eu un dysfonctionnement pour arriver à cette situation, juge Benoît Roussel. On est dans cette gestion de crise depuis trois mois. On est fatigués, cela se voit sur les visages".

Avec les 10 millions d'euros d'aides supplémentaires accordés pour les sinistrés par le Premier ministre, tous espèrent que ces crues et innondations ne seront plus qu'un mauvais souvenir dans les mois à venir.

Gabriel Joly