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Fin des subventions au lycée Averroès de Lille: l'association des parents d'élèves porte plainte pour discrimination

La direction du lycée lillois Averroès, principal établissement secondaire musulman de France, a affirmé samedi lors d'un rassemblement être en mesure d'assurer la rentrée 2024 malgré la rupture du contrat avec l'Etat

La direction du lycée lillois Averroès, principal établissement secondaire musulman de France, a affirmé samedi lors d'un rassemblement être en mesure d'assurer la rentrée 2024 malgré la rupture du contrat avec l'Etat - Sameer Al-DOUMY © 2019 AFP

En décembre dernier, la préfecture du Nord avait résilié le contrat liant l’État à cet établissement, cessant donc de le subventionner à partir de la rentrée 2024. Le préfet avait pointé des enseignements jugés "contraires aux valeurs de la République".

L’association des parents d’élèves du lycée musulman Averroès a déposé plainte pour discrimination contre le préfet du Nord après sa décision de couper les subventions de l'établissement scolaire privé, a appris BFM Grand Lille auprès d’Éric Dufour, directeur de l’établissement lillois, confirmant une information de RTL.

"Le cabinet a déposé plainte hier contre le préfet du Nord, pour le compte de l’association des parents d’élèves du lycée Averroès, pour dénoncer les faits de discrimination religieuse dont le lycée a été victime", indique Nabil Boudi l'avocat de l'association sur X.

"Manipulation constante"

Dans cette plainte, longue de 12 pages, l’association des parents d’élèves dénonce la "manipulation constante" par le préfet dans ses différents rapports d’inspection qui seraient approximatifs, rapporte RTL. Au micro de nos confrères, Me Nabil Boudi, l’avocat de l’association, dénonce la décision du préfet du Nord qui, selon lui, "n’est pas juridique mais politique".

En décembre dernier, la préfecture du Nord avait résilié le contrat liant l’État à cet établissement privé musulman, cessant donc de le subventionner à partir de la rentrée 2024, vingt ans après sa création. Le préfet avait pointé des enseignements jugés "contraires aux valeurs de la République".

"La décision n'est pas juridique mais politique"

"Il y a un gros débat sur le financement de l'école privé”, a estimé l’avocat Nabil Boudi en citant l’exemple “significatif et symbolique du traitement du lycée Stanislas. Il n'y a pas eu la moindre condamnation des pouvoirs publics, ça signifie que la décision n'est pas juridique mais politique".

Le 20 mars dernier, le lycée Averroès a lancé une cagnotte en ligne pour lui permettre d’assurer la rentrée 2024. La direction du principal établissement secondaire musulman de France avait affirmé samedi 20 avril, lors d'un rassemblement de soutien, être en mesure d'assurer la rentrée 2024 malgré la rupture du contrat avec l'Etat et être convaincue que ce contrat serait à terme rétabli.

Emmanuel Calafiore, avec Charlotte Lesage