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Climat

Sommet de Doha : les tensions montent entre négociateurs

Des activistes manifestent dans les rues de Doha, où se tient le sommet sur le climat.

Des activistes manifestent dans les rues de Doha, où se tient le sommet sur le climat. - -

La fin du sommet sur le climat approche, et pour le moment, les discussions n'ont pas encore permis d'aboutir à un compromis accepté de tous.

À l'heure où les efforts de la communauté internationale sont loin de suffire pour éviter la catastrophe annoncée d'un réchauffement de 3 à 5°C, une question sensible inquiète dans les travées de l'immense centre de conférence, à Doha, au Qatar, où se tient l'actuel sommet sur le climat.

Il s'agit du problème des pays de l'ex-bloc de l'Est, autorisés à émettre énormément de CO2, un héritage "malheureux" du protocole de Kyoto signé en 1997.

"Je crains que ça reste jusqu'à la fin l'un des sujets majeurs" des discussions censées aboutir à un accord dans la nuit de vendredi à samedi, s'inquiète l'ambassadeur climat pour la France, Serge Le Peletier.

Des crédits de "pollution" revendus

En prenant des engagements chiffrés de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, les pays industrialisés ont reçu des "unités de quantité attribuée" (UQA), chacune correspondant à une tonne d'équivalent CO2 qu'ils avaient le droit d'émettre.

Les pays de l'ex-bloc de l'est ont été très généreusement servis, en échange de leur présence au sein du protocole, alors que leurs économies s'étaient effondrées.

Résultat : ils ont atteint très largement et sans effort des objectifs trop peu ambitieux et se sont retrouvés avec le droit d'émettre du CO2 en plus. Une réserve de crédits de milliards de tonnes qu'ils peuvent vendre à des pays qui ne parviennent pas à réaliser leurs objectifs.

La Grande-Bretagne bonne élève

Loin d'apporter une réponse à la hauteur du défi, les pourparlers de Doha portent notamment sur l'aide financière aux pays du Sud, particulièrement vulnérables au changement climatique, point qui focalisait les crispations ces derniers jours.

Les pays en développement demandent 60 milliards de dollars d'ici 2015, pour assurer une transition entre l'aide d'urgence portant sur 30 milliards de dollars pour 2010-2012, et la promesse des 100 milliards par an d'ici 2020.

Pour l'heure, l'Union européenne et les Etats-Unis ont refusé de s'engager sur des montants précis. En revanche, le Royaume-Uni a annoncé mardi son intention de dépenser 1,8 milliard de livres (2,8 milliards de dollars) en 2014/15, une initiative louée par les ONG.

Verdict dans trois jours.

A. G. avec AFP