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Environnement

Doha : la fonte du permafrost inquiète

Inquiètude autour de la fonte du permafrost

Inquiètude autour de la fonte du permafrost - -

A Doha, les scientifiques ont tiré la sonnette d'alarme sur un risque jusqu'ici sous-estimé. Celle de la fonte du pergélisol ou permafrost, le sous-sol terrestre gelé en permanence. Explications.

La fonte des sous-sols arctiques gelés, le "permafrost", risque d'accentuer considérablement le réchauffement et doit être désormais prise en compte dans les modèles climatiques, a recommandé mardi à Doha le Programme des Nations-unies pour l'environnement.

Avec la hausse rapide des températures dans les régions arctiques, le permafrost "est déjà en train de fondre", a souligné Kevin Schaefer, chercheur à l'Université du Colorado et auteur principal d'un rapport sur le sujet pour le PNUE.

43 à 135 milliards de tonnes de CO2

Aussi appelé "pergélisol", le permafrost représente environ un quart de la surface des terres dans l'Hémisphère nord. Au niveau mondial, il renferme quelque 1.700 milliards de tonnes de carbone, soit environ le double du CO2 déjà présent dans l'atmosphère.

C'est d'autant plus préoccupant que la température des zones arctiques et alpines abritant ce permafrost devrait augmenter deux fois plus rapidement que sur l'ensemble du globe.

Sa fonte produirait ainsi l'équivalent de 43 à 135 milliards de tonnes de CO2 supplémentaire d'ici à 2100, soit quelque 39% des émissions totales à cette date.

Un risque de catastrophes à prévoir

Par conséquent, le PNUE recommande au Groupe d'experts sur l'évolution du climat de prendre en compte spécifiquement l'impact croissant du permafrost dans le réchauffement.

Il demande également la création de réseaux nationaux de surveillance du permafrost en particulier en Russie, au Canada,aux Etats-Unis et en Chine.

La fonte du permafrost risque aussi de se traduire par des feux de forêts plus fréquents, des glissements de terrain et autres catastrophes comme l'effondrement de routes, de lignes électriques ou d'oléoducs, avertit le rapport.

Rien qu'en Alaska, le réchauffement climatique pourrait alourdir la facture des infrastructures publiques de plus de 6 milliards de dollars d'ici 2030.