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Climat

Réchauffement climatique: la température de la surface des océans atteint un record en avril

Un lever de soleil au-dessus d'un océan (illustration)

Un lever de soleil au-dessus d'un océan (illustration) - PATRICK HERTZOG / AFP

Le précédent record de 2016 a été battu de 0,1°C en moyenne lors des premiers jours de ce mois d'avril. Une nouvelle illustration du réchauffement climatique, alors que les prévisions annoncent des phénomènes météorologiques encore plus chauds dans les années à venir.

21,1°C le 5 avril. D'après les données préliminaires de la National Oceanic and Atmospheric administration (Noaa), la température moyenne à la surface des océans a atteint un niveau record depuis le début du mois, battant le précédent record de 2016 et ses 21°C.

"La trajectoire actuelle semble atteindre des sommets et battre les précédents records", a commenté auprès du média britannique du Guardian le professeur Matthew England, un expert du climat à l'université de Nouvelle-Galles du Sud.

Selon Christophe Cassou, climatologue au CNRS et auteur principal du sixième rapport du Giec, un record si tôt dans l'année est plus que jamais dû au dérèglement climatique induit par l'activité humaine.

"Le CO₂ s'accumule dans l'atmosphère et l’océan, stocke année après année la chaleur induite par l'effet de serre additionnel dû à l'influence humaine", a-t-il commenté sur Twitter.

Le spectre d'El Niño

Ce niveau jamais atteint depuis les premiers enregistrements par satellite en 1981 - qui excluent les océans autour des deux pôles - est d'autant plus alarmant qu'il intervient à la fin d'un phénomène climatique, La Niña, censé ralentir l'augmentation des températures à travers le monde.

Le précédent record, en 2016, avait justement été établi lors d'un phénomène El Niño, son opposé. Or, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM) de l'Onu, El Niño pourrait être de retour cet été et "risque d'alimenter un nouveau pic des températures mondiales".

"Record de température en ce début d'avril alors même qu'El Niño n'a même pas commencé. 2023 s'annonce extrême", a ajouté Christophe Cassou.

Un constat largement partagé en mars dernier par Alvaro Silva, consultant à l'OMM: "Avec El Niño, il y a une probabilité accrue de voir l'année la plus chaude jamais enregistrée."

Des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes

Illustration du dérèglement climatique, la hausse de la température des océans favorise l'apparition de tempêtes plus puissantes et violentes, mais aussi l'augmentation du niveau des océans à cause de la fonte des calottes glaciaires.

Outre ces catastrophes naturelles, des océans de plus en plus chauds pourraient condamner de nombreuses espèces marines et favoriser le développement des algues à travers le globe.

Théo Putavy