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Climat

Le CNRS et Météo France lancent le programme TRACCS pour mieux anticiper le changement climatique

Un champ de maïs touché par la sécheresse, le 3 août 2022 à Courcemont, dans le nord-ouest de la France

Un champ de maïs touché par la sécheresse, le 3 août 2022 à Courcemont, dans le nord-ouest de la France - Jean-François MONIER © 2019 AFP

Le GIEC a souligné dans son dernier rapport l'intérêt de développer des outils d'aide à la décision, notamment au niveau local, dans la mise en oeuvre d'actions climatiques.

Mieux modéliser le climat pour mieux anticiper et agir face aux défis climatiques à venir: Météo-France et le CNRS lancent mercredi un nouveau programme de recherche sur 8 ans pour améliorer les connaissances et les outils en lien avec les impacts et les risques climatiques.

Au cours des dernières décennies, la communauté scientifique a apporté des connaissances robustes sur l'ampleur du changement climatique et le rôle que les gaz à effet de serre y tiennent.

S'adapter aux "manifestations locales" du changement climatique

Dans son dernier rapport, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a souligné l'intérêt de développer des outils d'aide à la décision, notamment au niveau local, dans la mise en oeuvre d'actions climatiques.

C'est justement l'un des objets du programme TRACCS, financé à hauteur de 51 millions sur 8 ans par France 2030.

Ce programme visera notamment à accélérer le développement des modèles de climat déjà existants conçus par la France pour en préserver la pertinence et les performances tout en améliorant la représentation des phénomènes locaux et augmentant les capacités des modèles actuels pour proposer des solutions plus concrètes à l'échelle de chaque territoire.

A terme, le principal objectif sera de "permettre le développement de services climatiques adaptés aux besoins et basés sur les connaissances scientifiques les plus solides pour anticiper les impacts du changement climatique et s'adapter efficacement à ses manifestations locales, actuelles et à venir, telles que la montée des eaux, la sécheresse et l'augmentation des phénomènes extrêmes", indique Météo-France dans un communiqué.

"Même si l'on a accumulé beaucoup de connaissances sur les causes et la gravité de la situation, les sciences du climat doivent encore s'améliorer, notamment concernant la production de connaissances, de données et d'informations sur les manifestations locales du changement climatique", souligne pour sa part le CNRS.

Plusieurs partenaires académiques

L'autre but de ces recherches sera d'optimiser la consommation énergétique des simulations climatiques, aujourd'hui réalisées avec des super-ordinateurs très énergivores.

Un des enjeux sera aussi de former et de recruter la prochaine génération de chercheurs et ingénieurs en modélisation du climat, précise le CNRS.

Enfin, TRACCS étudiera les bénéfices potentiels de méthodes d'intelligence artificielle dans la mise en oeuvre des simulations climatiques.

Pour mener à bien ces actions, le CNRS et Météo-France seront entourés de cinq partenaires académiques: le CEA, Sorbonne Université, l'UVSQ-Université Paris-Saclay, l'Université Grenoble-Alpes, le Cerfacs, l'IRD et l'Université Paris-Saclay.

H.G. avec AFP