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Fiscalité

Présidentielle: Smic à 1500 euros, rétablissement de l'ISF... Roussel égraine ses propositions économiques

Lors de son meeting à Marseille ce dimanche, le candidat communiste entend "rétablir la justice fiscale" dans le pays et souhaite augmenter le Smic à 1500 euros net.

Pouvoir d'achat, salaires et fiscalité sont au coeur du programme du Parti communiste pour l'élection présidentielle d'avril prochain.

Lors de son meeting à Marseille ce dimanche, Fabien Roussel a confirmé qu'il "rétablira l'ISF", l'impôt sur la grande fortune. Mieux, il entend "le tripler". "On rétablira la justice fiscale en rendant l'impôt plus juste, plus progressif, plus léger pour les petits et plus lourd pour les plus gros", poursuit-il.

"Ils paieront!"

Le candidat entend également s'attaquer à la fiscalité des multinationales du numérique. "Finis les cadeaux aux GAFA, Google et consort: ils paieront".

"Nous traquerons vraiment les fraudeurs fiscaux, halte à la corruption, halte à l'évasion fiscale, les délinquants en cols blancs: au tribunal", lance Fabien Roussel qui souhaite priver de leurs droits civiques les resquilleurs.

Et de promettre la nomination d'un ministre en charge de la lutte contre la fraude fiscale, il s'agira du sénateur du Nord, Eric Bocquet.

Baisser les "vraies charges" qui pèsent sur les entreprises

Côté rémunérations, Fabien Roussel appelle à "une France des bons salaires" au contraire d'une "France à bas coûts, fragile".

Le candidat communiste propose donc "de porter le Smic à 1923 euros brut soit 1500 euros net". Et de railler ses adversaires "qui veulent augmenter les salaires en baissant les cotisations sociales (...) qui vont vider les caisses de la Sécurité sociale".

"Nous aiderons les entreprises en baissant les vraies charges qui pèsent sur elles: le coût de l'électricité, le gaz, les assurances, les intérêts bancaires, le coût du capital: nous allons nous y attaquer", martèle Fabien Roussel.

Rouvrir le débat sur la semaine des 32 heures

Le candidat à l'élection présidentielle a déclaré souhaité "un débat sur la semaine des 32 heures".

"Oui, nous sommes exigeants, un vrai salaire, un vrai travail, avec de bonnes conditions de travail, où l'on retrouve le sens de ce que l'on fait", a-t-il estimé.

Le député du Nord souhaite également une réindustrialisation massive de la France, jugeant que sous le mandat d'Emmanuel Macron, il y a "eu beaucoup d'emplois industriels supprimés, beaucoup d'usines délocalisées et encore menacées aujourd'hui".

"Nous, nous disons que le grand déménagement industriel de la France c'est terminé, stop aux délocalisations!" a-t-il déclaré. "La France des jours heureux c'est la France qui se battra vraiment pour l'industrie française car un pays sans industrie est un pays sans avenir, et je défendrai une industrie décarbonée".

"Place au 'roussellement'!"

Lors de son meeting marseillais, Fabien Roussel a attaqué la théorie du ruissellement défendue notamment par Emmanuel Macron, qui a été avancée pour justifier la suppression de l'impôt sur la fortune. "Ce sont les riches qui nous coûtent cher. [...] Le ruissellement d'Emmanuel Macron, c'est terminé!", a ainsi lancé le candidat communiste.

En opposition à cette notion, le député du Nord a proposé une alternative, plus personnelle.

"Moi je vous propose une autre théorie, le 'roussellement'. [...] Le roussellement, c'est augmenter les salaires et les retraites, c'est de rendre du pouvoir d'achat aux Français".
Olivier Chicheportiche et J.F.