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Fabien Roussel tend la main aux électeurs de la "droite sociale"

Fabien Roussel, candidat communiste à la présidentielle, était l'invité de BFMTV-RMC ce lundi matin. Orphelins d'un candidat représentant la droite sociale, les électeurs de ce courant, inquiets pour le pouvoir d'achat, peuvent selon lui "se reconnaître dans son programme".

Que ce soit pour saluer son relatif oecuménisme ou plus sûrement pour l'embarrasser à gauche, Fabien Roussel a été présenté comme le "candidat de gauche préféré de la droite" à diverses reprises ces derniers jours. Un portrait dû en grande partie à sa défense acharnée d'un certain art de vivre français et par le retour régulier des mots de "viande", de "vin" et de "fromages" dans sa bouche.

Invité de BFMTV-RMC ce lundi matin, le candidat communiste a rejeté l'appellation mais a appelé les électeurs du courant social de la droite à le rejoindre. Il en est certain: ceux-ci pourraient calmer leur inquiétude quant au pouvoir d'achat en louchant vers son programme.

En l'absence de Xavier Bertrand...

Certes, quand on lui dit qu'il est le "candidat de gauche préféré de la droite", Fabien Roussel pense d'abord à parer: "Les dirigeants de droite ont mal lu mon programme. Jamais, ils ne voteraient pour moi".

Toutefois, il enchaîne: "J’ai entendu des électeurs qui ont voté à droite par le passé - encore ce week-end - mais plutôt pour la personne et qui aujourd’hui se reconnaissent dans mon programme".

Le député élu dans le Nord a tiré une leçon toute personnelle de l'échec de Xavier Bertrand au Congrès des Républicains et de leurs alliés: "Quand il n y a pas de candidature de droite sociale, bien sûr que j’entends des gens préoccupés par le pouvoir d’achat qui pourraient se retrouver dans notre programme."

"L'ennemi, c'est pas l'immigré"

Le lointain héritier de Georges Marchais a fait de la reconquête des classes populaires l'alpha et l'oméga de sa campagne. Une ambition qui passe bien entendu par les arracher à un suffrage en faveur de Marine Le Pen et du Rassemblement national: "Je connais aussi des électeurs qui ont pu voter à l'extrême droite et qui sont aujourd’hui déçus car ils se rendent comptent qu'ils se sont trompés de colère".

Les poussant à se tourner plutôt contre la finance et l'argent-roi, Fabien Roussel a lancé à leur intention: "L’ennemi c'est pas l’immigré ou l’immigration massive".

Fabien Roussel veut répondre au "besoin de tranquillité" du pays

Il a également enfourché un autre cheval de bataille parfois un peu hâtivement dévolu à la seule droite: la question sécuritaire.

"C’est devenu un gros mot à gauche pour ceux qui ne veulent pas entendre le besoin de tranquillité et de sécurité publique de nos concitoyens", a ainsi regretté Fabien Roussel.

"On a au contraire besoin de donner des moyens humains à la police, d’améliorer la formation", a repris celui qui s'est prononcé pour un retour à la "police de proximité". "Il faut aussi une autorité indépendante pour enquêter sur les violences policières qui existent aussi", a-t-il cependant posé.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV