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Quel bilan pour la loi américaine IRA? "Les résultats ne sont pas à la hauteur de la frayeur"

Le grand plan américain d'investissements avait été perçu comme une menace pour les entreprises européennes.

Un premier anniversaire pour l'IRA. Lors de son adoption, le grand plan climat et ses milliards de dollars d'investissements avait été perçu par les Européens comme une sérieuse menace pour la compétitivité de leurs entreprises. Mais "le plan n'est pas aussi effrayant dans ses résultats qu'il n'en avait l'air", souligne Sarah Guillou, économiste à l'OFCE, sur BFM Business.

"Les résultats ne sont pas à la hauteur de la frayeur qu'a suscité le plan quand il a été lancé en août 2022 et les réactions qui ont suivies à l'automne des partenaires des États-Unis", avance Sarah Guillon.

Accords de Paris

Le plan américain est doté de 400 milliards de dollars de dépenses sur dix ans en faveur de l'énergie et du climat. Selon les calculs de l'OFCE, cela représente 0,2% du PIB américain sur la période 2022-2031. Du côté de l'Union européenne, néanmoins, les dépenses similaires s'élèvent à 500 milliards de dollars selon des chiffres du CEPII, ce qui représente environ 0,34% du PIB.

"L'ambition américaine, c'était la nouveauté: pour une fois, on voyait les États-Unis s'emparer du sujet de l'environnement et mettre dans leur politique économique des objectifs conformes aux accords de Paris", estime Sarah Guillou.

Prix de l'énergie

Si l'on a observé "un engouement assez fort, à la fois des acteurs américains mais aussi des acteurs étrangers" pour installer des usines aux États-Unis, cela s'explique par les larges subventions et les crédits d'impôts offerts par l'IRA, mais "surtout aussi […] par le coût de l'énergie qui est beaucoup plus faible" outre-Atlantique, explique l'économiste de l'OFCE.

"Aujourd'hui, ce qu'on voit dans les chiffres, ce sont surtout les résultats des plans précédents, mais aussi des décisions d'investissement qui ont été prises à la suite de la pandémie", notamment dans les semi-conducteurs, précise-t-elle.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV