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Pour le secrétaire d’État adjoint au Commerce américain, l'IRA ne se fait "pas au détriment" de l'Europe

Invité de BFM Business, Don Graves assure que l'"Inflation Reduction Act" qui permet à l'administration américaine de massivement subventionner les entreprises vertes n'a qu'un objectif: permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

IRA: trois lettres qui tendent les relations commerciales entre les Etats-Unis et la France. Pour rappel, l'Inflation Reduction Act (IRA) est un massif plan de 430 milliards de dollars prévoyant de déverser des subventions aux industries vertes telles que les fabricants de batteries pour voitures électriques et de panneaux solaires.

Pour les européens, ces subventions, qualifiées de protectionnisme, risquent de pénaliser la compétitivité du Vieux Continent et/ou de pousser des industries d'avenir européennes à s'implanter aux Etats-Unis en raison de ces incitations financières.

Alors que l'Union européenne se prépare lentement à une contre-offensive, l'administration américaine souhaite calmer le jeu. Invité exceptionnel de BFM Business, Don Graves, secrétaire d’État adjoint au Commerce américain s'attache à démontrer que l'IRA n'est "pas du tout" une arme commerciale mais un levier pour la protection de l'environnement.

"Il ne s'agit pas de prendre le pain dans la bouche des entreprises françaises"

"Nous sommes engagés à faire notre part sur nos engagements de l'accord de Paris pour réduire les émissions de gaz à effets de serre, c'est pour ça qu'on fait ces investissements mais pas au détriment de nos alliés dont la France", souligne le responsable.

Don Graves réfute l'absence de réciprocité, expliquant que "c'est exactement ce qu'on fait avec le CCT, le conseil du commerce et de la technologie, pour éliminer ces problèmes entre les Etats-Unis et nos alliés européens. J'ai parlé avec le ministre Roland Lescure (chargé de l’Industrie, NDLR) hier pour voir le genre de choses qu'on peut faire pour réduire ces frictions entre nos pays et nos entreprises".

Et d'insister: "il ne s'agit pas de prendre le pain dans la bouche des entreprises françaises et européennes, il s'agit de s'assurer qu'on fait notre part pour tenir nos engagements pour empêcher le changement climatique. Nous investissons dans nos industries certes mais nous voulons aussi faire des partenariats avec nos alliés en Europe. On va publier nos programmes et les harmoniser avec les votres".

Pour autant, en mars, la réponse de l'Europe, le Net Zero Industry Act a donc été dévoilée. Les propositions de Bruxelles consistent essentiellement en des redéploiements de moyens existants, un "repackaging" de mesures qui lui vaut des critiques.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business