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Crise ukrainienne: quelles conséquences pour les entreprises françaises installées en Russie?

Au lendemain de la reconnaissance des séparatistes pro-russes en Ukraine, et alors que de nombreux pays occidentaux ont pris des sanctions à l'encontre de la Russie, les entreprises françaises installées dans le pays indiquent ne pas craindre pour leur activité.

Vladimir Poutine a acté une nouvelle étape dans l'escalade des tensions dans l'Est de l'Europe en reconnaissant lundi l'indépendance de deux territoires séparatistes pro-russes présents sur le territoire ukrainien. Il est pour l'instant impossible de prévoir l'issue de cette crise. Mardi, le président russe a assuré ne pas vouloir reconstituer un empire.

De nombreuses entreprises françaises sont installées en Russie. EDF, Leroy Merlin, Décathlon... Leur activité pourrait-elle être menacée par la crise ukrainienne? Surtout que les dirigeants européens occidentaux décident en ce moment de sanctions économiques unilatérales contre le Kremlin, qui pourrait décider de contre-attaquer.

Invité ce mardi sur franceinfo, le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, tempère les conséquences de ce conflit sur son activité.

"Nous avons un courant d’affaires avec la Russie qui est assez équilibré. Nous leur achetons des choses, ils nous achètent des choses. Ce n’est pas un partenaire important pour nous sur le plan économique. EDF va continuer à commercer mais au faible niveau qui est le sien", a-t-il affirmé.

Pas de conséquences majeures pour EDF donc, mais une répercussion sur les prix de l'énergie. "Les prix du gaz ont beaucoup augmenté depuis l'été dernier et les observateurs pensent que les tensions géopolitiques avec la Russie sont en partie responsables", détaille Jean-Bernard Levy.

De son côté, le groupe français Decathlon se montre prudent. L'enseigne possède cinq magasins en Ukraine, dont le premier a ouvert en 2019, et 61 boutiques en Russie. Decathlon y est installé depuis 2006. "Nous restons attentifs, suivons et suivrons scrupuleusement les consignes gouvernementales", indique Decathlon à BFM Business.

Pas d'inquiétudes pour Renault

Renault est présent en Russie depuis des dizaines d'années. Le constructeur automobile français est propriétaire d'un constructeur local appelé AvtoVAZ. "Nous suivons très attentivement les discussions diplomatiques en cours. À ce stade, il est prématuré d'estimer quelles pourraient être les sanctions", indique Renault.

Parmi les sanctions économiques envisagées, les Etats-Unis pourraient couper l'accès de la Russie aux dollars. "Notre exposition en Russie se fait principalement par le biais d'AvtoVAZ, qui vend plus de 90% de sa production localement, les 10% restants étant principalement destinés aux pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI)", précise Renault.

En résumé, Renault ne craint pas de telles sanctions puisque ses transactions sont à 90% réalisés en Russie, donc en roubles, et dans les pays de la CEI, dont la monnaie n'est pas le dollar.

Pour l'industrie automobile, l'approvisionnement en composants électroniques est un enjeu majeur, alors qu'une pénurie sévit depuis la crise sanitaire. Sur ce point non plus, Renault n'est pas inquiet. "Pour sa production, AvtoVAZ s'approvisionne en Russie à environ 80% et n'exporte pas de composants", nous indique le constructeur français.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech