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Problèmes de peinture sur l'A350: vers un accord à l'amiable entre Airbus et Qatar Airways

Selon Reuters, les négociations s'accélèreraient à la suite d'une réunion sans incident entre les deux parties et leurs représentants respectifs à Doha la semaine dernière.

La fin d'un feuilleton long de plus de deux ans? Selon Reuters, Airbus et Qatar Airways s'orientent vers un accord pour mettre fin à leur litige à propos de problèmes de peinture sur les A350, ont rapporté mardi deux sources proches du dossier.

Les deux groupes sont engagés dans une bataille juridique dans cette affaire où la compagnie aérienne de Doha invoque un enjeu sécuritaire tandis qu'Airbus reconnaît seulement un problème cosmétique.

Les deux sources ont indiqué que le ton semblait plus apaisé entre les deux groupes et que les négociations s'accéléraient à la suite d'une réunion sans incident entre les deux parties et leurs représentants respectifs à Doha la semaine dernière.

"Il y aura un accord", a indiqué une des sources, tandis que l'autre a averti que les discussions étaient toujours en cours.

"Il y aura un accord"

Airbus et Qatar Airways n'ont pas fait de commentaires dans l'immédiat.

Rappelons que tout commence en juin 2020 lorsque Qatar Airways annonce l'immobilisation de 23 A350 de sa flotte exigée par le régulateur du pays. Elle dit avoir constaté "des fissures, dont certaines graves, en particulier autour des fenêtres, une exposition de la protection contre la foudre et des dommages à la protection contre la foudre".

Qatar Airways soutenait alors que ce problème pouvait entrainer un incendie des réservoirs de carburant. Conclusion, la sécurité des vols est compromise

Très vite, l'avionneur confirme cette usure pouvant exposer un filet métallique intégré au fuselage en matériaux composites mais souligne qu'il s'agit d'un problème "cosmétique".

Une explication confirmée en juin dernier par l'AESA, le principal régulateur européen de l'aviation qui a déclaré n'avoir trouvé aucune preuve que la peinture ou l'érosion de surface sur les appareils représentait un problème de sécurité.

L'agence européenne pour la sécurité aérienne confirme la position d'Airbus

"Nous avons inspecté l'avion. Nous n'avons vu aucun dommage qui pourrait impliquer des problèmes de sécurité", a déclaré Patrick Ky, directeur exécutif de l'Agence européenne pour la sécurité aérienne (AESA).

Pour autant, en décembre 2022, Qatar Airways annonce attaquer son fournisseur devant la justice britannique.

Elle exige alors 200.000 dollars d'indemnisation par avion et par jour d'immobilisation, soit environ 2,5 milliards de dollars à ce stade. Quelques jours plus tard, en réaction à cette annonce, Airbus annule un contrat distinct pour la livraison de 50 A321neo.

Fin janvier, les deux parties dénonçaient devant la justice britannique des entraves mises par leur adversaire dans la préparation du procès.

Dans le même temps, Airbus confirmait à Reuters qu'il utilise depuis la fin de l'année dernière un nouveau type de feuille de cuivre perforée (PCF) dans le fuselage de ces appareils long-courrier.

Cette feuille vient se placer entre la peinture et le fuselage de carbone pour garantir la solidité du fuselage en cas de foudre. "Le PCF est utilisé sur les pièces de la partie arrière des avions livrés à partir de fin 2022", a déclaré un porte-parole d'Airbus.

Si Airbus concède que cette modification de matériel utilisé devrait permettre de résoudre le problème d'effritement de la peinture du fuselage, il considère toujours que son ancienne approche technique ne pose pas de problème de sécurité.

Olivier Chicheportiche avec Reuters