Où pourraient rouler les nouveaux TGV commandés par la SNCF?

L'opérateur ferroviaire a passé commande à Alstom de 15 TGV de nouvelle génération supplémentaires, qui s’ajoutent aux 100 exemplaires déjà achetés, pour répondre à la croissance du trafic et renforcer son offre à l'étranger.

La SNCF en est convaincue, l'engouement actuel pour le train n'est pas un feu de paille. L'opérateur constate ainsi une reprise très forte du trafic, notamment un été record, les voyageurs plébiscitant le ferroviaire pour des questions de prix et d'environnement face à l'avion.

Face à cette reprise, l'opérateur a annoncé il y a quelques jours une commande de 15 TGV de nouvelle génération auprès d'Alstom pour un montant de 590 millions d'euros. Il s'agit officiellement de répondre à la croissance du trafic et de renforcer l'offre de la SNCF à l'étranger, essentiellement en Europe.

Espagne, Allemagne, Italie...

Alors concrètement, où pourraient rouler ces trains? La SNCF pourrait renforcer son offre Ouigo en Espagne (Barcelone-Madrid) qui connaît un vrai succès. Un an après son lancement, Ouigo Espagne revendique 2 millions de voyageurs et un taux de remplissage moyen supérieur à 97%.

Fort de ce succès, la SNCF va poursuivre son développement de l'autre côté des Pyrénées avec l’ouverture de la ligne Madrid-Valence puis de la ligne Madrid-Albacete-Alicante. Ensuite, en 2023, Ouigo Espagne arrivera en Andalousie (Cordoue, Séville et Malaga).

Une partie de ces nouveaux TGV pourraient également relier Paris à Berlin. La SNCF et la Deutsche Bahn (allemande) ont en effet l'intention de lancer un TGV direct entre Paris et Berlin fin 2023.

"On veut lancer un TGV Paris-Berlin en décembre 2023", a indiqué à l'AFP le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou. "Ça fait sens parce qu'on constate que les gens acceptent de faire des trajets de plus en plus longs. Il y a vraiment des gens qui sont prêts à rester cinq heures, six heures, sept heures dans un train", a-t-il expliqué. "En l'occurrence, Paris-Berlin, c'est sept heures."

"Il y a quelques années on trouvait ça un peu long et on craignait de n'avoir personne. Il y a de plus en plus de gens pour qui ça ne pose pas de problème, tant mieux! On va tenter le coup, avec nos collègues allemands, de faire rouler ce train", a relevé Jean-Pierre Farandou.

Nouvelles lignes Ouigo en France

Il doit y avoir pour commencer un aller-retour par jour sur cette liaison passant par Francfort, exploitée en partenariat entre la SNCF et la Deutsche Bahn avec des ICE allemands, a précisé Alain Krakovitch, directeur TGV-Intercités à la SNCF. Il pourrait être ultérieurement relancé par un second aller-retour avec des TGV français, a-t-il ajouté.

L'opérateur pourrait être tenté d'entrer sur le marché italien du fer ouvert à la concurrence pour l'exploitation des services voyageurs depuis 2004. Il s'agirait ainsi de répondre au succès de Trenitalia en France, premier concurrent étranger du TGV de la SNCF, qui s'est lancé sur l'axe Paris-Lyon-Milan.

La SNCF entend également renforcer son offre nationale. A partir de 2023, Ouigo proposera un aller-retour quotidien permettant de relier toute l’année Brest (via Saint-Brieuc, Guingamp et Morlaix) et Quimper au centre de Paris.

Toujours en direction de la côte Atlantique, une nouvelle ligne à destination de La Rochelle verra également le jour au départ du centre de Paris. La destination vers Perpignan sera ouverte de façon saisonnière à partir du second trimestre 2023 et ce, jusqu’en fin d’année.

On rappellera que la SNCF a par contre décidé de fermer la liaison Ouigo entre Paris et Nancy jugée pas assez rentable.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business