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Couac commercial pour Ouigo: la SNCF ferme la ligne Paris-Nancy

Les TGV Ouigo ne parviennent toujours pas à remplir leur objectif de remplissage et de chiffre d'affaires.

Les TGV Ouigo ne parviennent toujours pas à remplir leur objectif de remplissage et de chiffre d'affaires. - -

L'opérateur estime que la rentabilité n'est pas au rendez-vous, la liaison lowcost sera fermée d'ici décembre prochain.

Premier échec pour Ouigo, la très populaire marque lowcost de la SNCF. L'opérateur annonce en effet l'arrêt de la liaison Paris-Nancy d'ici le 15 décembre.

En cause, un manque de clients et donc de rentabilité. La liaison entre les deux villes est évidemment maintenue mais via une ligne TGV classique (INOUI) donc a priori plus chère, en visant plus spécifiquement les professionnels se rendant régulièrement dans la capitale.

Interrogée par BFM Business, la SNCF indique que "l’offre Ouigo ne correspondait pas tout à fait à la mobilité qui est caractérisée par un trafic affaires important. Cependant, pour pallier cette suppression, nous prévoyons bien une remontée de l’offre TGV INOUI par rapport à 2021, ce qui permettra de répondre au retrait de l’offre Ouigo en 2022".

Viser la clientèle affaires

"A date, si le retour des clients se confirme, nous envisageons de passer des 7,5 allers-retours (6,5 INOUI et 1 OUIGO) circulant actuellement entre Paris et Nancy à 9 à partir de la mi-décembre", poursuit l'opérateur. Cette annonce provoque la colère de la municipalité nancéienne qui met notamment en avant la fréquentation de cette ligne par les étudiants.

"Ça me paraît inconcevable dans une ville étudiante et un bassin de vie qui a besoin de cette desserte", explique à France Bleu Lorraine, Mathieu Klein, le maire de Nancy.

"J'ai sollicité tous les maires, les parlementaires pour que nous rappelions à la SNCF que nous sommes la deuxième aire urbaine étudiante de France, que nous avons des entreprises, de la santé, des frontières proches", poursuit-il. 

La SNCF nous précise avoir rencontré le maire "avant l'été pour présenter (ces) évolutions". Et d'ajouter: "nous travaillons également à faire des propositions à l’adresse des clients loisirs et jeunes pour répondre à leurs attentes sur TGV INOUI. Ces propositions seront présentées prochainement".

Modèle commercial contraint

Jusqu'à présent, Ouigo est un véritable succès commercial pour la SNCF. "On dessert aujourd'hui 42 destinations, on maille les 12 plus grandes villes françaises mais il faut conserver le modèle économique de production qui permet d'offrir des prix bas et être en cohérence avec les autres offres", nous expliquait en mai dernier Stéphane Rapebach, directeur général de Ouigo.

Traduction: le succès de la marque repose sur un potentiel de marché suffisant pour remplir les trains. Ce modèle contraint est très inspiré de celui mis en place par les compagnies aériennes low cost comme Easyjet. Si le prix du billet est bas, le transporteur se rattrape sur les services payants en option.

Mais si le nombre de passagers est insuffisant, difficile de maintenir l'offre. Comme entre Paris et Nancy donc. "1260 places à remplir chaque jour dans chaque train, ce n'est pas rien, donc il faut que ce soit de gros marchés", détaillait alors le responsable.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business