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Nouvelles rames, nouvelles destinations: comment la SNCF veut doubler le nombre de passagers en Ouigo d'ici 2030

Depuis son lancement il y a 10 ans, l'offre low-cost de la SNCF a transporté plus de 110 millions de voyageurs.

Avec un contexte de plus en plus propice au train, la SNCF entend bien accroître le succès de son offre Ouigo qui a fêté le 2 avril dernier ses 10 ans. Depuis 2013, cette offre TGV low-cost (avec options payantes pour les bagages, le choix de la place...) a bel et bien rencontré son public avec plus de 110 millions de passagers transportés en cumulé sur la décennie.

Surtout, depuis deux ans, avec la pression de l'inflation, Ouigo "a doublé son nombre cumulé de voyageurs en passant de 50 millions de voyageurs en 2020 à 100 millions en fin d’année dernière. En 2022, ce sont plus de 24 millions de voyageurs qui ont choisi les petits prix Ouigo", peut-on lire dans un communiqué contre 18 millions en 2021.

Ces chiffres comprennent néanmoins les liaisons en Europe, notamment l'Espagne où l'offre Ouigo a été lancé en 2021.

24 millions de clients en 2022 contre 18 millions un an plus tôt

Et de poursuivre: "d’après nos études Clients, un voyageur sur deux n’aurait pas pris le train sans l’offre Ouigo. Et un voyageur sur cinq n’aurait pas voyagé du tout. Cela équivaut à plus de 55 millions de voyageurs qui n’auraient pas pris le train si Ouigo" n’existait pas", affirme l'entreprise publique.

L'objectif affiché aujourd'hui est clair: doubler d'ici 2030 le nombre de clients.

"On veut doubler le nombre de voyageurs qui prennent des trains low-cost SNCF Ouigo d'ici 2030", de 24 à 50 millions, sur un nombre de passagers des trains à grande vitesse qui passerait de 140 à 230 millions", a déclaré le directeur de TGV-Intercités, Alain Krakovitch cité par l'AFP.

Pour y parvenir, la SNCF va d'abord faire circuler plus de trains Ouigo en passant de 28 à 50 rames à la faveur de la rénovation "à mi-vie", c'est-à-dire après quinze à vingt ans de service, de TGV classiques Inoui qui rejoindront donc l'offre Ouigo et qui seront remplacés par le nouveau TGV M.

Les Ouigo les plus anciens vont être parallèlement rafraîchis et mis aux nouvelles normes.

Pour attirer davantage de profils, la SNCF promet "plus de confort", avec des sièges améliorés, des prises partout, un "espace de convivialité", etc. Les rames nouvelle formule auront plus de sièges et accueilleront des vélos.

Plus de confort et l'emport de vélos

L'autre axe de développement est évidemment de multiplier les destinations desservies (il y en a 50 actuellement). Mais Alain Krakovitch n'a pas donné plus de détails sur ces ambitions.

Le directeur général de Ouigo Jérôme Laffon se félicite de son côté du "carton plein" rencontré par les dernières lignes ouvertes par le train bleu et rose de la SNCF: Brest, La Rochelle et tout récemment Perpignan.

Enfin, l'opérateur mise sur le "bouclier tarifaire" appliqué sur Ouigo alors que les tarifs des TGV ont augmenté en moyenne de 5% cette année à cause du bond des prix de l'électricité. La SNCF précise d'ailleurs que "plus d’un client sur deux a voyagé pour moins de 25 euros en 2022" sur Ouigo.

Le TGV low-cost de la SNCF est rentable, dans la mesure où ses gains permettent de couvrir les investissements, a ajouté Jérôme Laffon. Il permet, selon lui, d'"occuper le marché" face à la concurrence et de gagner de nouveaux publics, en faisant "grossir le gâteau de la mobilité".

L'opérateur s'est également félicité du succès de "Ouigo Train Classique", un train Corail rose lancé en avril 2022 sur Paris-Lyon et Paris-Nantes. La SNCF revendique 1,3 million de passagers transportés par ces trains lents à prix cassés.

Mais il est "encore trop tôt pour dire" s'il sera pérennisé car la période d'essai de deux ans n'est pas finie, a noté le responsable.

Olivier Chicheportiche avec AFP