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Le TGV Paris-Lille trop cher? Le ministre des Transports vante la concurrence (qui n'existe pas encore)

Interrogé par les lecteurs de La Voix du Nord sur le coût de cette liaison, Patrice Vergriete rappelle que des acteurs alternatifs feront baisser les prix. Reste à savoir quand.

Le prix du TGV reste un sujet épineux pour beaucoup de Français. On le sait, les tarifs de ces trains augmentent vite (en fonction de la date de départ, du remplissage...) et les prix moyens progressent encore de 2,6% cette année pour cause d'inflation des coûts de la SNCF.

Pourquoi est-ce que c'est une bonne nouvelle que la SNCF gagne de l'argent?
Pourquoi est-ce que c'est une bonne nouvelle que la SNCF gagne de l'argent?
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Interrogé par les lecteurs de la Voix du Nord, Patrice Vergriete, le ministre délégué en charge des Transports, rappelle d'abord que "c'est la SNCF" qui fixe les prix, "pas l'Etat".

"Le TGV est cher oui mais pourquoi? Parce qu'il est très prisé et qu'il permet de financer les déficits d'exploitations des autres lignes", précise-t-il.

Pas avant fin 2028?

C'est le fameux phénomène de péréquation qui est au cœur du modèle de la SNCF pour assurer sa couverture du territoire. Les lignes les plus rentables (comme Paris-Lyon) financent celles qui sont en pertes chroniques comme Paris-Dijon par exemple. De quoi atteindre un équilibre économique.

Néanmoins, le ministre souligne que "la concurrence arrive. Le Paris-Lille est ouvert à d'autres opérateurs qui pourront faire baisser les tarifs, faire du low-cost".

Petit problème, cette concurrence arrive très lentement étant donné le coût colossal du ticket d'entrée, et des délais de plus en plus longs pour obtenir des trains neufs.

Sur Paris-Lille, seul Kevin Speed et son service ilisto s'est positionné avec une offre à prix cassé: 3 euros aux 100 km en heure creuse. Mais son lancement n'est programmé que pour fin 2028 et son financement est loin d'être assuré. Bref, cette offre reste pour le moment très hypothétique.

Quant aux deux opérateurs nationaux concurrents actuels des TGV de la SNCF: l'italien Trenitalia et l'espagnol Renfe, aucun d'entre eux n'a évoqué une marque d'intérêt pour la ligne Paris-Lille.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business