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Grèves SNCF: les ponts de mai menacés par un nouveau préavis de Sud-Rail

L'organisation syndicale entend mettre la pression sur la direction avant une nouvelle réunion de négociations le 10 avril. Les revendications sont les mêmes.

Après une grève des contrôleurs qui a entraîné la suppression d'un TGV sur deux pendant les vacances de février, Sud-Rail estime que la direction "joue la montre" au sujet des revendications de ces salariés.

L'organisation syndicale entend donc remettre la pression sur la direction avant une nouvelle réunion de négociations le 10 avril. Et annonce avoir déposé un préavis de grève "qui couvrira l'ensemble du mois de mai".

Nouveau préavis de grève Sncf pour mai : trop c'est trop ? - 14/03
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20:28

Si les vacances de Pâques sont épargnées, le trafic pendant les nombreux ponts de mai pourrait être perturbé. Notons néanmoins qu'aucun autre syndicat n'a pour le moment déposé de préavis.

"La balle est dans le camp de la direction"

"La dernière grève ne semble être qu’un début dans ce rapport de force qui s’installe un peu plus chaque jour! La patience des ASCT (agents service commercial trains) a ses limites tandis que leur détermination reste intacte!", peut-on lire dans un communiqué.

"Les contrôleurs sont retournés à bord des trains et attendent depuis un signe de la Direction. Nos attentes restent les mêmes, la balle est toujours dans le camp de la Direction", poursuit Sud.

Pour le syndicat, rien n'a avancé en fait depuis la grande grève des chefs de bord de décembre 2022. "Jean-Pierre Farandou (le PDG de la SNCF, NDLR) a un mois et demi pour négocier, les revendications sont les mêmes", confirme ce vendredi sur BFMTV, Julien Troccaz, cheminot et secrétaire fédéral SUD-Rail.

Les contrôleurs exigent notamment de nouvelles modalités sur la cessation progressive d’activité, la prise en compte des contraintes liées à leurs activités (déplacements, travail le week-end, congés imposés, pénibilité) lors de leur départ en retraite, la présence de deux contrôleurs à bord de tous les TGV et évidemment la rémunération à travers une hausse de la prime de travail qui est la seule parmi les nombreuses primes perçues par les contrôleurs à être prise en compte dans le calcul de la retraite.

La SNCF rappelle de son côté que tous les engagements pris en décembre 2022 sont tenus ou sont en cours de réalisation.

La SNCF ne veut pas de négociations catégorielles

Elle met en avant une hausse de l'indemnité de résidence (50 euros de plus par mois pour 80% des contrôleurs), 400 euros de prime versée en mars (en plus d'une précédente prime de 400 euros) et 1.200 euros d'intéressement qui seront versés en mai.

Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF rappelle que "pour les contrôleurs comme les autres cheminots, la rémunération mensuelle moyenne a augmenté de 20% en trois ans, ce qui est beaucoup plus que l'inflation".

Pour autant, la direction de la SNCF refuse désormais une approche catégorielle des négociations. Pour la compagnie, ces questions, tout comme la rémunération, doivent faire partie de négociations globales et pluriannuelles à travers une "plateforme de progrès social". Pour le groupe, c'est une question d'équité et de méthode.

Jean-Pierre Farandou a d'ailleurs mis l'accent sur "la cohérence et l'unité sociale" dans les rangs de la SNCF, rappelant que "ce que je donne aux contrôleurs, il faut que je puisse le donner à tous les cheminots, sinon c'est inégal."

Face à cette nouvelle perspective de grève, François Deletraz, Membre du bureau national du FNAUT (Fédération nationale des associations des usagers de transports) estime sur BFMTV que Sud-Rail "se tire une balle dans le pied et considère qu'il n'y pas d'usagers".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business