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Guerre en Ukraine: en quoi va consister le "plan de résilience économique"?

Face aux coups que vont subir les entreprises françaises, Emmanuel Macron a annoncé un "plan de résilience économique et social" mais Bercy promet de ne pas relancer le "quoiqu'il en coûte".

A peine les entreprises sont-elles sorties de la crise sanitaire qu'elles se retrouvent confrontées à la guerre en Ukraine. La pression politique pour sortir de Russie et les sanctions contre Moscou vont forcément pénaliser les entreprises tricolores, notamment les industries qui consomment le gaz russe.

Mercredi soir, lors de son allocution, Emmanuel Macron a annoncé un "plan de résilience économique" pour les aider à y faire face. A Bercy, on promet néanmoins qu'il ne s'agira pas d'un nouveau "quoi qu'il en coûte", ces aides massives qui ont sauvé l'économie pendant la pandémie.

Malgré les bonnes performances économiques, les finances françaises sont dans le rouge: le déficit devrait atteindre 5% du PIB cette année. Et cette prévision date d'avant le début de la guerre.

Recenser les problèmes

Les aides ne devraient donc pas être généralisées mais individualisées en fonction des besoins. "Dès la semaine dernière, nous avons engagé un recensement des sociétés qui sont les plus concernées par d'éventuelles perturbations, je pense notamment sur le marché gazier, celles qui n'ont pas nécessairement sécurisé leurs approvisionnements ou celles pour qui le coût du gaz naturel représente une part importante de leurs charges" expliquait mercredi la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher.

"Nous voulons avoir un recensement très précis de ces entreprises pour pouvoir immédiatement regarder les conséquences de cette crise sur leur production" poursuit-elle.

Puis, il s'agira de trouver les bonnes solutions. Des solutions "concrètes" promet Bercy qui a mis en place des points de contact dédiés aux entreprises.

"Je préciserai dans les prochains jours l'organisation qui sera mise en place pour gérer ces sujets d'approvisionnement en lien étroit avec les comités stratégiques de filières" a indiqué Agnès Pannier-Runacher. Trouver de nouveaux débouchés pour les matières premières sera donc la priorité.

Gaz en stock

La France peut aussi compter sur ses stocks de gaz. Au 1er mars, il restait encore à disposition 21,6% des réserves de gaz naturel soit 27,8 TWh (environ 5,6% de la consommation annuelle) sachant que les approvisionnements se poursuivent. En temps normal, les stocks commencent à remonter au mois de mars avec le réchauffement des températures mais ils peuvent momentanément redescendre en cas de vague de froid comme ce fut le cas en avril 2021.

Quant aux réserves stratégiques de pétrole, elles représentent environ 18 millions de tonnes, soit 90 jours d'importation nette.

En attendant, la France, qui compte évidemment sur son énergie nucléaire, a tout intérêt à importer du gaz naturel liquéfié ou du gaz algérien passant par les gazoducs.

Ce qui posera de nouveaux problèmes. "Si on devait se passer du gaz russe, on n’aurait pas de solution évidente. On souhaite une passation en urgence de contrats à prix fixes avec nos partenaires à l’étranger pour avoir un prix plafonné" explique ainsi sur BFM Business Franck Roubanovitch, président du CLEEE, une association de grands consommateurs industriels et tertiaires français d'électricité et de gaz.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business