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Croissance record: la France a-t-elle retrouvé le PIB perdu durant la crise?

En 2021, la France a affiché une croissance bien supérieure à celle des Etats-Unis ou de l'Allemagne. Ce rebond fait néanmoins suite à très forte récession. Et si on prend en compte la croissance que le pays aurait connu sans le covid, le rattrapage n'est pas complet.

L’Insee a annoncé ce matin que la croissance en 2021 avait finalement atteint 7%. Il s'agit de son plus haut niveau depuis 1969. Cette année-là, après le coup de mou généré par mai 1968, le PIB avait gagné 7,1%.

Ces 7% classent la France au deuxième rang des grandes puissances économiques du monde. Il n’y a que la Chine qui l’année dernière a connu une croissance plus forte encore que la nôtre: 8,1% selon les statistiques officielles. Le Royaume-Uni devrait réaliser une performance légèrement inférieure selon les dernières prévisions (6,9%). Arrivent ensuite l’Italie (6,3%), les Etats-Unis (5,7%), l’Allemagne (2,8%) et le Japon (1,6%).

Un puissant rebond après une récession exceptionnelle

Il convient néanmoins de relativiser l’importance de la croissance française comme celle du Royaume-Uni ou de l'Italie, puisqu’elle fait suite à une année 2020 où ces trois pays ont connu la plus forte récession depuis la seconde guerre mondiale.

On peut revanche parler de rebond spectaculaire. Dès la mi-2021, le PIB trimestriel a retrouvé son niveau de la fin 2019 -avant la pandémie donc- et il s'est maintenu légèrement au-dessus sur les trois derniers mois de l'année. Pour autant, on ne peut pas dire que la crise a été totalement effacé. Il faudrait pour cela avoir retrouvé le niveau de création de richesses qui aurait été atteint s'il n'y avait pas eu de pandémie.

Bruno Le Maire table sur une croissance de 4% en 2022

En prenant l’hypothèse que le PIB aurait pu progresser de 1,3% par an, le niveau effectivement atteint fin 2021 reste inférieur de près de 1,8% à ce qu’il aurait été sans le Covid.

C’est donc cette année que tous les effets de cette crise sanitaire sur le PIB pourraient vraiment se voir totalement effacés. Notamment si la prévision de Bruno Le Maire se confirme. Le ministre de l’Economie parie toujours sur une croissance de 4%. Le FMI est plus sceptique. Il table désormais sur 3,5%.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco