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Défense

Le ministère des Armées lance deux appels à projets pour des drones "kamikazes"

L'Agence Innovation défense et la Direction générale de l'armement (DGA) présentent deux appels à projets pour doter l'armée de drones capables de "neutraliser de cibles"

L'Agence Innovation défense et la Direction générale de l'armement (DGA) présentent deux appels à projets pour doter l'armée de drones capables de "neutraliser de cibles" - RMC

Le ministère des Armées veut se doter de drones capables de neutraliser cibles lors de conflits de haute intensité. Deux appels à projets ont été lancés avec l'Agence innovation défense et la DGA.

Longtemps pointée du doigt pour son retard en matière de drones de combat, la France veut rattraper les choses. L'Agence Innovation défense du ministère des Armées et la Direction générale de l'armement (DGA) présenteront le 25 mai à Paris deux appels à projets pour se doter de drones équipés de "charges opérationnelles actives" capables de "neutraliser de cibles".

En clair, il s'agit en fait de drones civils équipés de bombes pour détruire des véhicules à distances. Malgré cette capacité létale, l'AID leur a donné des noms d'oiseaux: Larinae et Colibri.

Sur son site, l'AID donne des précisions sur ces munitions opérables à distances. Larinae doit être capable de neutraliser un véhicule blindé avec une "précision de ciblage métrique" à une distance de plus de 50 km et offrir une autonomie de 60 minutes pour un coût "inférieur à 200.000 euros".

Colibri devra être aussi efficace dans ses capacités de destruction mais avec une portée réduite à 5 km avec une autonomie de 30 minutes. Et cela pour un coût de 20.000 euros.

Conflits de haute intensité

Les délais sont courts. Les dossiers devront être envoyés par mail au plus tard le 6 juillet avant minuit. Les marchés devraient débuter en décembre pour une durée de 18 mois et les démonstrateurs devront être prêts pour la fin 2023.

En début d'année, le ministère des armés a annoncé la signature d'un contrat de 6 millions d'euros pour l'achat de plusieurs centaines de drones à la société française Flying Eye. Ce contrat a pour objectifs d'entraîner les forces armées à lutter contre les attaques par des drones civils équipés d'explosifs ou utilisés à des fins de renseignements par des troupes ennemies.

Mais la guerre en Ukraine qui a démarré le 24 février a semble-t-il servi de détonateur dans la volonté d'accroitre l'usage des drones dans des conflits de haute intensité. Kiev utilise de nombreux modèles. Les drones kamikazes Switchblade fournis par les Etats-Unis et considérés comme des bombes intelligentes. Son prix serait autour de 100.000 dollars.

Il y a aussi le drone turc Bayraktar TB2 qui est à la fois devenu un symbole de la résistance ukrainienne et un succès pour l'industrie turque de l'armement. Entre les 1er trimestre 2021 et 2022, les importations d'armes de la Turquie vers l'Ukraine ont été multiplié par 30, notamment avec la vente de ces drones de combat réutilisables. Considérés comme des engins "low costs", ils coûteraient environ 5 millions d'euros.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco