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Défense

Avion du futur: le Japon, la Grande-Bretagne et l'Italie prêts à se lancer avec l'Arabie saoudite

Un démonstrateur du Tempest, l'avion britannique de 6e génération, sera dévoilé en 2030

Un démonstrateur du Tempest, l'avion britannique de 6e génération, sera dévoilé en 2030 - JUSTIN TALLIS

Selon Reuters, le Japon, le Royaume-Uni et l'Italie officialiseront dans quelques jours le lancement du programme GCAP (ex-Tempest). Ryad pourrait rejoindre ce projet comme "partenaire junior".

C'est une course contre la montre qui s'est engagée pour être le premier à lancer l'avion du futur. D'un côté le programme européen Scaf (système de combat aérien du futur) lancé par la France, l'Espagne et l'Allemagne dont la répartition des tâches entre industriels a été définie et la phase d'étude lancée.

De l'autre, le GCAP (programme global de combat aérien, ex-Tempest) un projet international mené par le Royaume-Uni, le Japon et l'Italie. Selon une information de Reuters, ces trois pays, signeront la semaine prochaine à Tokyo un accord pour organiser le programme et répartir les tâches entre le britannique BAE Systems, le japonais Mitsubishi Heavy Industries et l'italien Leonardo.

Tokyo et Londres devraient avoir chacun 40% du travail, laissant à Rome seulement 20% des tâches. Il y a un an, l'Italie réclamait une répartition équitable. Ce partage, s'il se concrétise, sera officialisé la semaine prochaine. Un comité intergouvernemental a été créé pour centraliser les prises de décisions et superviser les travaux a révélé à Reuters une source qui a demandé à ne pas être identifiée car non autorisée à parler aux médias.

Ryad, observateur et futur client

Le siège du programme GCAP sera en Grande-Bretagne, avec un pilotage tournant qui démarrera au Japon sous la direction de Masami Oka, conseiller du ministère de la Défense et ancien vice-ministre des Affaires internationales.

Reste encore à connaître la répartition du financement et bien sûr le montant total du programme qui est vaguement évalué à plusieurs dizaines de milliards de dollars. Le trio cherche d'autres partenaires depuis l'annonce de la Suède de ne pas participer au GCAP. Selon la source de Reuters, l'Arabie saoudite pourrait devenir "partenaire junior" en finançant une partie du projet. Ryad pourrait aussi s'engager à s'équiper des "avions du futur".

Il y a quelques semaines, la presse britannique évoquait l'intérêt de l'Allemagne pour le GCAP et son possible retrait du Scaf. Ce scénario s'appuierait sur un contrat de 48 Eurofighter Typhoon entre le Royaume Uni et l'Arabie saoudite. Cette vente est bloquée par Berlin qui a gelé les ventes d'armes à Ryad depuis l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi fin 2018, imputé au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco