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Boeing 777 qui perd une roue au décollage: "pas un phénomène inquiétant" assure un pilote de ligne

Sur BFMTV, Charles Clair revient sur l'impressionnant incident survenu sur un appareil de la compagnie United Airlines décollant de San Francisco. Pour le pilote, le design du 777 n'est pas à blâmer.

Série noire pour Boeing? Les incidents plus ou moins graves se multiplient sur ses appareils. Il y a bien évidemment l'affaire du 737 Max d'Alaska Airlines dont la porte s'est arrachée en plein vol.

Fin février, un Boeing 757 de United Airlines parti de San Francisco pour Boston a vu une partie de son aile s'arracher. Un peu plus tôt, c'est un appareil 737-8 Max, de la compagnie Smartlynx Airlines Malta, qui subissait une fissure sur son pare-brise à plus de 8.500 mètres d'altitude, alors qu'il reliait Istanbul à Stuggart.

Fin janvier, un Boeing 757 exploité par Delta Airlines perdait une roue avant de décoller à Atlanta.

Tout comme ce 777 d'United Airlines décollant de San Francisco qui a perdu une roue au décollage ce jeudi, le forçant à un atterrissage d'urgence, donnant lieu à des images très impressionnantes.

Reste que ce type d'incident particulier ne remet pas en cause la conception de l'avion.

Selon Charles Clair, pilote de ligne interrogé ce vendredi sur BFMTV, "il ne faut pas blâmer le design de l'avion". Et de rappeler que le 777, c'est 30 ans de service avec 2.000 avions en service.

"C'est un phénomène vibratoire de chimie. Il y a un léger jeu au niveau de la rotule et de l'axe des biellettes qui peut éventuellement générer une vibration qui peut aller jusqu'à la rupture du moyeu ou du serrage de la roue", explique-t-il.

Un incident qui relève de la maintenance de la compagnie

Il n'y a pas eu de danger immédiat pour l'intégrité de l'appareil car "le Boeing 777 a une particularité, il a 6 roues par train d'atterrissage. Donc quand vous avez un douzième de support en moins, ce n'est pas un phénomène très inquiétant pour la sécurité" même si "c'est impressionnant et absolument anormal".

Le pilote rappelle d'ailleurs que récemment, "un Airbus A319 a dû se poser à cause de la perte également d'une roue".

En réalité, ce type d'incident "relève de la maintenance qui est de la responsabilité de la compagnie aérienne et de ses sous-traitants (plus) que de l'environnement direct de Boeing", souligne Charles Clair.

Pour autant, l'image de Boeing continue de souffrir mais pour le pilote, mais "il ne faut pas ramener toutes les problématiques d'un avion directement à son design. Et c'est aussi arrangeant pour des compagnies aériennes de considérer que (c'est la faute) du constructeur mais c'est comme quand on achète une voiture, vous êtes responsable de son entretien".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business