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Retraites: grève et actions "Robin des Bois" se poursuivent ce vendredi dans le secteur de l'énergie

Les salariés du secteur de l'énergie sont mobilisés depuis jeudi dans les centrales, raffineries, ports et docks contre la réforme des retraites. Le mouvement est en partie prolongé ce vendredi.

Tour de chauffe avant le 31 janvier: les salariés du secteur de l'énergie se sont mobilisés jeudi dans les centrales, les raffineries, les ports et les docks contre la réforme des retraites, avec des actions "Robin des Bois" menées en parallèle de la grève.

Le mouvement est en partie prolongé ce vendredi à l'appel de la Fédération CGT des Mines et de l'Energie, en grève reconductible depuis le 19 janvier et qui avait appelé à 48 heures de mobilisation.

Prévu pour durer aussi deux jours dans les raffineries, il a en revanche été suspendu jeudi soir sur les sites TotalEnergies, a indiqué à l'AFP Benjamin Tange, délégué central CGT.

L'objectif: se préserver, et préparer le terrain pour la grève nationale de mardi. A l'appel de tous les syndicats, elle touchera tous les secteurs: écoles, fonctionnaires, transports, services... L'un d'entre eux, l'UNSA, a recensé plus de 200 lieux de rassemblements, autant que pour la journée du 19.

Des actions dites "Robin des Bois"

En parallèle de la grève, les agents de l'énergie ont mené nombre d'actions dites "Robin des Bois" selon la CGT, pour "intensifier le rapport de force" dans la lutte contre la réforme des retraites.

De Lille à Marseille et partout en France, ils ont "placé en gratuité d'électricité ou de gaz" écoles, HLM et hôpitaux, accordé des tarifs réduits aux petits commerces, et rétabli le courant pour des usagers qui en avaient été privés.

La Fédération nationale des ports et docks de la CGT a aussi fait état dans un communiqué d'une "forte mobilisation des travailleurs dans quasi tous les ports français, avec souvent 100% de grévistes et des ports totalement arrêtés".

EDF disait avoir perdu jusqu'à 1.700 MW de puissance sur son parc hydraulique, soit l'équivalent de plus d'un réacteur nucléaire, avant un retour à la normale dans l'après-midi. L'entreprise n'a pas souhaité communiquer de chiffres sur l'ampleur de la mobilisation.

Expéditions de carburants bloquées dans les raffineries

Le gestionnaire des lignes à haute et très haute tension RTE a confirmé auprès de l'AFP que "des baisses ont eu lieu cet après-midi, mais sans jouer sur la sécurité d'approvisionnement en électricité".

La réforme d'Emmanuel Macron, à laquelle s'opposent tous les syndicats et qui arrivera lundi au Parlement, conduirait à la suppression des régimes spéciaux chez EDF ou Engie (ex-GDF Suez).

Dans les raffineries, où avait déjà eu lieu en octobre une grande grève pour les salaires qui avait provoqué des pénuries d'essence dans tout le pays, les expéditions de carburants vers les dépôts étaient bloquées, avec le mot d'ordre habituel: "rien ne rentre, rien ne sort".

C'était le cas notamment à la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), passée de 60% à près de 100% de grévistes, ou à celle de Donges (Loire-Atlantique), avec "50 à 70%" de grévistes. Ils étaient toujours près de 80% à la raffinerie de Normandie jeudi après-midi, et 30% sur le site de Grandpuits (Seine-et-Marne), qui est toutefois en reconversion et n'expédie plus de carburant.

MB avec AFP