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Déficit: près d’un tiers des Français favorables à des coupes budgétaires sur les allocations chômage

Ministère du Budget, à Bercy

Ministère du Budget, à Bercy - DR

SONDAGE BFMTV. Alors que le gouvernement prépare une nouvelle réforme de l'assurance chômage, 32% des Français estiment qu'il faudrait tailler dans les allocations des chômeurs pour baisser les dépenses publiques.

La dette est sur toutes les lèvres. Annoncé à 5,5% du PIB mardi, le déficit public de la France s'avère plus élevé que prévu, ce qui pourrait mettre la France dans l'embarras, notamment auprès des agences de notation.

Afin de rétablir les finances publiques, le gouvernement envisage des coupes budgétaires, et notamment une nouvelle réforme de l'assurance chômage. Mais la population y est-elle favorable? Selon le dernier sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche publié ce mercredi 27 mars, près d'un tiers (32%) des Français estime qu'il faudrait couper dans les allocations chômage pour baisser les dépenses publiques.

Les Français citent également les aides aux entreprises (36%) et les allocations familiales (35%) comme principales cibles de coupes budgétaires. Ils sont en revanche très peu à vouloir réduire les dépenses d'éducation (4%), de santé (5%) ou de retraites (4%).

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À noter que si une grande majorité de Français (81%) considère qu'il est urgent de réduire la dette publique, ils sont peu nombreux à avoir une idée de son montant. Ainsi, 31% "ne savent pas du tout", quand 32% sous-estiment la dette publique (qui s'élève à 3.013 milliards selon l'Insee).

Clivage droite-gauche

Plus généralement, lorsqu'on les interroge sur les leviers de réduction de la dette, les Français sont majoritairement favorables à une réduction des dépenses de fonctionnement de l'État (citée par 79% des personnes interrogées). Les autres propositions, plus clivantes politiquement, font débat.

Ainsi, la hausse des impôts des entreprises ayant fait le plus de profits, citée par 49% des Français, reste une hypothèse largement privilégiée par les électorats de gauche. La réduction globale des dépenses publiques, citée par 41% des Français, est une piste choisie par une majorité de sympathisants LR. La diminution des dépenses sociales, citée par 31% des Français, est une option plutôt privilégiée par environ la moitié des électeurs de Marine Le Pen et d'Éric Zemmour. À noter que l’ensemble de ces hypothèses sont citées par près d’un électeur sur deux d’Emmanuel Macron.

Une critique de l'efficacité des dépenses publiques

Globalement, un consensus existe sur le diagnostic d'une dépense publique peu efficace. Environ 3 Français sur 4 critiquent l’utilisation qui est faite du montant des impôts et taxes (seul 21% estiment qu'il est bien utilisé par les pouvoirs publics).

Les Français se retrouvent aussi autour de l'idée d'un manque de lutte contre la fraude sociale (77%) et fiscale (76%). Ils déplorent également l’inefficacité du système fiscal, qui ne permet pas la redistribution des richesses entre les différentes catégories de population (71%).

Ces critiques sont partagées par l’ensemble des catégories de population, et notamment l’ensemble du champ politique. S’ils sont un peu moins critiques, une majorité des électeurs d’Emmanuel Macron partagent également ces opinions.

Malgré ces fortes critiques, le consentement à l’impôt (le paiement des impôts et taxes est justifié car il finance les services publics) reste majoritaire (61%) mais fragile (seulement 17% tout à fait d’accord) et clivant. Il est très haut dans les électorats de gauche, d’Emmanuel Macron et chez les sympathisants LR (plus de 70%) mais minoritaire (48%) chez les électeurs de Marine Le Pen.


Échantillon de 1 002 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Interrogation par Internet du 26 et 27 mars 2024.

Marine Cardot