BFM Business
Economie et Social

Les hausses de salaires, un sujet devenu clef pour la présidentielle

Un bulletin de paie (photo d'illustration).

Un bulletin de paie (photo d'illustration). - Philippe Huguen - AFP

Les candidats à l'élection présidentielle multiplient les propositions pour augmenter les salaires.

Alors que le pouvoir d'achat s'impose comme l'un des sujets clefs de la campagne présidentielle, les candidats multiplient les propositions pour augmenter les salaires. Valérie Pécresse propose d'augmenter le salaire net de 10% en cinq ans en baissant les cotisations vieillesse, Yannick Jadot veut porter le Smic à 1400 euros dès son arrivée à l'Elysée, Anne Hidalgo veut augmenter le Smic de 200 euros net par mois tandis que Marine Le Pen veut exonérer de cotisations patronales toute revalorisation salariale de 10% pour ceux gagnant jusqu’à trois Smic.

Pour le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, toutes ces propositions politiques ne sont "pas très crédibles", car elles émanent du sommet de l'Etat plutôt que des entreprises. "Ce qu'il faut dire aujourd'hui, c'est qu'il y a une inflation qui est forte et que dans les entreprises et les branches, les négociations battent leur plein et […] on est dans des augmentations significatives, en particulier dans les métiers qui ont du mal à recruter", ajoute le dirigeant du syndicat patronal, qui s'exprimait ce lundi matin à l'occasion de la REF Présidentielle.

"La loi de l'offre et de la demande, elle marche dans les deux sens, et aujourd'hui le marché du travail est plutôt en tension. Les entreprises ont du mal à recruter, et naturellement elles vont améliorer l'offre" et "les salaires en sont une composante importante", assure Geoffroy Roux de Bézieux, qui regrette que l'on ne parle que "très peu" d'économie pendant cette campagne présidentielle.

"Pas au niveau" pour la CGT

"On a augmenté le Smic", mais "on n'est pas au niveau" parce qu'il y a encore "75% des branches qui démarrent en dessous" de ce Smic, a assuré de son côté Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, au micro de France Inter. Certains candidats "proposent de supprimer les cotisations sociales" pour augmenter le salaire net, mais "les cotisations sociales, c'est la retraite, c'est l'hôpital, et l'hôpital par exemple a besoin d'argent", a poursuivi le leader syndical, qui propose un Smic à 2000 euros brut, bien plus élevé que les propositions avancées par la plupart des candidats.

Pour Philippe Martinez, les candidats à la présidentielle doivent faire "encore un effort pour mesurer les difficultés de la vie". Ils parlent "beaucoup de salaire net", avec des solutions "vieilles depuis trente ans", c'est-à-dire "donner d'une main en parlant du salaire de base" et "piquer" de l'autre main les cotisations sociales, affirme-t-il.

Concernant les hausse de salaires, "il y a de bons résultats" dans certaines entreprises mais "il y a des endroits où c'est très dur", avec "une forte répression" des grévistes, a avancé Philippe Martinez. "Dès qu'on demande quelque chose, dès qu'on fait grève, on a une lettre de licenciement" ou "on est traîné devant les tribunaux", a-t-il assuré.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV