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Huiles, biscuits, café... Ces produits alimentaires dont le prix devrait prochainement baisser

Alors que l'énergie et la plupart des matières premières sont revenues à leurs niveaux d'avant la guerre en Ukraine, Bruno Le Maire met la pression sur les industriels pour qu'ils acceptent de renégocier leurs prix. Exemples de produits où une baisse s'impose.

Bruno Le Maire a lancé, ce mardi matin, un ultimatum aux industriels. Le ministre de l'Economie leur laisse quelques semaines pour reprendre des négociations avec la grande distribution afin de répercuter les baisses de prix de l’énergie et des matières premières. Bruno Le Maire affirme que si ces négociations n’ont pas repris d’ici la fin mai, il convoquera tout le monde à Bercy.

Objectif martelé au micro d'Appoline de Malherbe: "que la répercussion à la baisse soit aussi rapide que la répercussion à la hausse". Et c’est vrai que pour certains produits, les industriels ont négocié cet hiver des hausses de tarifs qui paraissent en net décalage par rapport à l’évolution de leurs coûts de production.

Le tournesol a retrouvé son niveau d'avant la guerre mais la bouteille de Fruit d'Or coûte 33% plus cher

Expert incontesté de la grande distribution, Olivier Dauvers en a repéré quelques bons exemples sur son blog. Ainsi en mars dernier, au rayon "huiles", les prix étaient en moyenne supérieurs de 22% au niveau qu’ils affichaient en mars l’année dernière (données NielsenIQ) alors que le cours du tournesol, en baisse de 55% sur la même période, a retrouvé peu ou prou son niveau d'avant la guerre en Ukraine. Mais la bouteille de Fruit d’Or s'affiche en hausse de 33% et celle d’Isio4 (marque phare de Lesieur) coûte 27% plus cher qu'il y a un an.

Donc au cours actuel, Unilever, le propriétaire anglo-néerlandais de Fruit d’Or réalise potentiellement nettement plus importantes que l'an passé à la même époque, marges que le contexte ne justifie plus vraiment. Et cette remarque vaut aussi pour Lesieur, propriété du groupe Avril dont le patron vient d’être élu à la tête de la FNSEA.

Les Prince de Lu 25% plus cher alors que le blé a baissé de 40%

Que les agriculteurs gagnent un peu mieux leur vie, on peut considérer que c’est une bonne chose. Sauf qu’une grande partie de ce qu’on appelle les marques nationales sont en fait la propriété de multinationales étrangères qui ne s’approvisionnent pas systématiquement en France. Prenez le rayon biscuit par exemple, où les prix ont augmenté sur un an en moyenne de 15% alors que le cours du blé a baissé de 40%. Parmi les marques les plus inflationnistes figurent les biscuits BN et leur concurrent historique, Prince de Lu. Olivier Dauvers souligne que leur prix est à présent 25% plus élevé qu'il y a un an.

Or si BN, propriété du géant turc Yildiz, joue bien la carte du blé français, la situation est plus complexe avec Lu. Cette marque historique française, détenue par la multinationale américaine Mondelez, assure que ses sites de productions dans l'Hexagone utilisent du blé français. Elle l'indique d'ailleurs sur les paquets de ses biscuits. Mais sur les paquets de Prince ne figure aucune mention sur le pays d’origine du blé, la production se faisant dans une usine belge.

L'argument de la défense des agriculteurs français ne tient pas pour le café

Par ailleurs, l'argument de la défense des intérêts des agriculteurs français ne tient plus pour les produits alimentaires dont la matière première ne peut pas venir de France. C'est le cas, par exemple, du café. Selon les données de FC Markets, citées par Oliviers Dauvers, le cours de l’arabica a baissé de 16% sur un an.

Pourtant, au rayon café, les prix affichés sont bien au dessus de ceux de mars 2022. Et la différence est particulièrement impressionnante pour deux marques très appréciées des français. L’Or, propriété de la multinationale néerlandaise JDE, a pris 25%. Et Carte noire qui appartient à l’italien Lavazza s'affiche en hausse de 29%.

Reste les produits alimentaires qui, eux, patissent réellement d'une hausse des cours, sans rapport d'ailleurs avec la guerre en Ukraine. Il s'agit notamment des sirops, confitures et bonbons pour lesquels l'envolée des cours du sucre depuis cet hiver a renchéri les coûts de production.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco