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Le ministre de l'Intérieur veut ramener le calme en Corse

Tensions en Corse: vers plus d'autonomie?

Depuis la violente agression d'Yvan Colonna le 2 mars, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998, les manifestations violentes se sont succédé en Corse. La question du statut de l'île s'est invitée dans les débats de l'élection présidentielle. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a indiqué être prêt "à aller jusqu'à l'autonomie". Une évolution dans le dialogue avec les élus locaux, alors qu'Emmanuel Macron, en début de mandat, avait promis d'inscrire le statut particulier de l'île dans la Constitution.

Les secours se sont rendus sur les lieux, dans un parc près du lac d'Annecy.

Enfants attaqués au couteau à Annecy

Un individu a attaqué au couteau plusieurs personnes, dont des enfants en bas âge, le 8 juin 2023, dans le parc du Pâquier, qui borde le lac d'Annecy (Haute-Savoie), dans le centre historique. Au moins deux adultes et quatre enfants ont été blessés - le pronostic vital de deux d'entre eux est engagé. L'assaillant a été interpellé par les forces de l'ordre, a précisé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Selon son identité déclarée, le suspect est de nationalité syrienne. Entré en situation régulière sur le territoire français, il avait déposé une demande d'asile dans l'Hexagone en novembre 2022, mais avait obtenu le statut de réfugié en Suède en avril 2023. L'attaquant présumé est marié, père d’un enfant de 3 ans. Son nom n'apparaît à ce stade dans aucun fichier de police au monde, et il n’a aucun trouble psychologique documenté. Il portait une croix et un livre de prière chrétien au moment de son arrestation, selon une source proche du dossier. Il s'était déclaré chrétien de Syrie dans son dossier de demande d'asile, indique une source policière. Le président Emmanuel Macron a dénoncé une "attaque d'une lâcheté absolue". "La Nation est sous le choc. Nos pensées les accompagnent ainsi que leurs familles et les secours mobilisés", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Fabien Roussel pose le 25 mai 2021 à Paris

Fabien Roussel

Elu secrétaire national du PCF en 2018, Fabien Roussel a été choisi pour représenter les communistes à l'élection présidentielle 2022. Le député de la 20e circonscription du Nord a confirmé que le parti communiste français serait présent à la présidentielle, contrairement aux deux élections précédentes, où il avait été choisi de soutenir Jean-Luc Mélenchon (candidat Front de gauche en 2012 et La France Insoumise en 2017). Fabien Roussel est donc le premier candidat à la présidentielle depuis Marie-George Buffet en 2007. Il défend une imposition plus progressive, la restauration de l'ISF, la retraite à 60 ans et le recrutement de 90.000 professeurs. Il se distingue de la ligue du parti de Georges Marchais avec des propositions plus strictes sur la sécurité et l'immigration.

Manifestants réunis à Sainte-Soline le 29 octobre 2022 pour protester contre un projet de réserve d'eau

Projet de "méga-bassines" à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres

Seize retenues d'eau - surnommées "bassines" par leurs adversaires - d'une capacité de plusieurs centaines de milliers de mètres cubes doivent être construites dans les Deux-Sèvres, dont une fonctionne déjà à Mauzé-sur-le-Mignon et une autre est en chantier à Sainte-Soline. Élaboré par un groupement de 400 agriculteurs avec le soutien de l'Etat, ce projet vise à rendre disponible de l'eau pour l'irrigation durant l'été, grâce au pompage des nappes phréatiques superficielles en hiver, en échange d'engagements écologiques. D'après ses défenseurs, ce système permettrait, en été, de "baisser de 70%" les prélèvements dans le milieu environnant. Ses détracteurs dénoncent un "accaparement de l'eau" destiné à l'"agro-industrie". Ils y voient "une fuite en avant" du modèle agricole productiviste, privilégiant les gros céréaliers et l'exportation de maïs, qui demande beaucoup d'eau l'été. Une manifestation interdite contre ce projet a donné lieu à de violents affrontements le 25 mars 2023 à Sainte-Soline, où des milliers de personnes ont convergé, dont de nombreux militants radicaux, éclipsant ce débat sur le partage de l'eau. Le rassemblement sur le site d'une des 16 réserves d'eau prévues localement a attiré 30.000 personnes selon les organisateurs, 6.000 selon les autorités. Les organisateurs évoquent jusqu'à 200 manifestants blessés, dont au moins 40 grièvement, et le parquet fait état de 47 gendarmes blessés et de sept manifestants secourus, auxquels s'ajoutent des personnes qui se sont "présentées spontanément dans des centres hospitaliers d'autres départements" les jours suivants, sans décompte précis à ce stade. Une polémique fait rage depuis sur un retard de prise en charge des blessés. Des manifestants et des élus présents accusent les forces de l'ordre d'avoir un temps empêché les secours d'approcher du site. "Non, les forces de l'ordre n'ont pas empêché les secours d'intervenir, ce sont les gendarmes et les secours qui ont été empêchés d'intervenir par certains casseurs", a réagi de son côté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. D'autres projets existent en dehors des Deux-Sèvres. En Charente-Maritime, le Conseil d'Etat a confirmé récemment l'interdiction de remplir cinq 'bassines', construites en 2010 après autorisation préfectorale, en raison de "l'insuffisance" des études d'impact. La Cour administrative d'appel de Bordeaux a également invalidé six autres projets aux volumes jugés excessifs. En Vendée, la construction de 25 retenues depuis 2006 "a permis de faire remonter significativement le niveau de la nappe" mais sans empêcher le dépassement fréquent des seuils d'alerte, notait en 2021 l'Agence de l'eau Loire-Bretagne. Dans la Vienne, un protocole validé à l'automne pour creuser 30 réserves en échange d'un tournant agroécologique reste suspendu à une étude d'impact sur le milieu et le préfet a déjà prévenu qu'il n'y aurait pas assez d'eau pour autant d'ouvrages. Les opposants, emmenés par le collectif "Bassines non merci", craignent "un 'bassinage' général du pays" si ces projets aboutissent.

Une voiture de police devant le collège Pierre-Simon de Laplace dont le principal a été retrouvé mort dans des conditions suspectes, le 12 août 2023 à Lisieux dans le Calvados.

Mort "suspecte" du principal d'un collège à Lisieux

Stéphane Vitel, principal du collège Pierre Simon de Laplace à Lisieux dans le Calvados, a été retrouvé mort au sein de son établissement le matin du vendredi 11 août. Se rendant en vacances avec sa famille, il a été notifié du déclenchement de l'alarme anti-intrusion et s'est rendu sur place. Il a été retrouvé inanimé au sol par sa famille. Une enquête a été ouverte pour "déterminer les circonstances de son décès" et une autopsie, effectuée le lundi 14 août, "n'a pu ni exclure l'intervention d'un tiers, ni établir avec certitude une cause naturelle du décès".

Photo non datée du petit Grégory Villemin, 4 ans, retrouvé noyé le 16 octobre 1984

Affaire Grégory

Près de 40 ans après, les parents du petit Grégory, Christine et Jean-Marie Villemin, attendent toujours la vérité. Le 16 octobre 1984, le corps de Grégory Villemin, âgé de 4 ans, avait été retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne (Vosges). Les enquêteurs s'étaient orientés d'abord vers un cousin du père, Bernard Laroche. Inculpé d'assassinat et écroué, il avait été remis en liberté mais tué peu après par Jean-Marie Villemin, le père du petit garçon. L'affaire s'est ensuite concentrée sur un "corbeau" auteur de nombreuses lettres anonymes menaçantes envers les Villemin, sans parvenir à lever le mystère.

Photo d'Yvan Colonna prise le 4 juillet 2003 après son arrestation en Corse pour l'assassinat du préfet Erignac

Yvan Colonna

Le militant indépendantiste corse Yvan Colonna a été très grièvement blessé début mars 2022 par un codétenu, condamné pour terrorisme, de la prison d'Arles. Depuis entre la vie et la mort, il a été victime "d'une strangulation à mains nues, puis d'un étouffement", a précisé le procureur de Tarascon. Son agresseur, Franck Elong Abe, a été mis en examen pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" par des juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris. Son geste, a-t-il dit aux enquêteurs, fait suite à un "blasphème" - le détenu corse aurait "mal parlé du prophète", a appris BFMTV de source judiciaire. Yvan Colonna a été condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac, le 6 février 1998 - un acte "barbare... sans précédent dans notre histoire", a dénoncé le président Jacques Chirac à l'époque. Mais ce berger, nationaliste corse convaincu, a toujours nié son implication. Lorsqu'en mai 1999, quand sont arrêtés les membres du groupe suspecté de l'assassinat et qu'interviennent les premières dénonciations, Yvan Colonna prend le maquis. Une cavale de quatre ans, jusqu'à son arrestation en juillet 2003. Sa piste a été suivie du Venezuela à la Sardaigne en passant par Vanuatu ou le Costa Rica, mais il était en réalité dans son île, dans une bergerie près de Propriano. Suit une longue saga judiciaire, avec trois procès avant une condamnation définitive à la réclusion criminelle à perpétuité (sans période de sûreté) en 2011. Mais Yvan Colonna a toujours nié. "J'ai jamais tué personne, j'ai jamais pensé tuer quelqu'un", avait-il insisté lors de son dernier procès. Mais il assume: "Je suis nationaliste, je pense que je le serai toujours". Il déclarait toutefois avoir quitté le militantisme en 1989-1990, après la naissance de son premier fils, pour se consacrer à sa famille et à son élevage caprin. Incarcéré à Fresnes (Val-de-Marne), Toulon puis Arles, entre autres, il a multiplié les demandes de rapprochement en Corse, toutes refusées pour ce "détenu particulièrement signalé". En 2018, sa femme, qu'il a épousée en prison et avec qui il a eu un fils aujourd'hui âgé d'une dizaine d'années, interpellait Emmanuel Macron lors d'une visite à Ajaccio: "Mon fils de six ans n'a pas vu son père depuis un an et demi. S'il vous plait, faites quelque chose". "Que votre enfant puisse voir son père, que les personnes qui sont détenues dans notre pays puissent voir leur famille, ça fait partie des choses que nous allons assurer", lui avait alors répondu le président.

Le palais de l'Élysée le 15 mai 2012 (photo d'illustration)

Election présidentielle 2022

L'élection présidentielle française de 2022 est hors norme sur plusieurs plans. Les Français seront appelés à aller voter pour désigner le président ou la présidente de la République dans un contexte extraordinaire : pandémie de coronavirus, guerre en Ukraine, fragmentation politique, crise économique... Les candidats officiels sont : Valérie Pécresse, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont Aignan, Jean Lassalle, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Fabien Roussel, Eric Zemmour et Emmanuel Macron. Les sondages, plus nombreux que jamais, ont mis au jour diverses dynamiques de campagne. Tandis que le président de la République bénéficie du contexte international, les autres candidats tentent d'exister dans une campagne difficile en faisant des propositions, analysées en détail dans notre comparateur de programmes et déclarations. Retrouvez toutes les informations pratiques sur l'élection présidentielle - dates, bureaux de vote, protocole sanitaire, procuration, listes électorales, campagne, débats, sondages et résultats - dans notre mode d'emploi de l'election. Les électeurs devront choisir le président de la République au suffrage universel direct en avril 2022, cinq ans après la victoire d'Emmanuel Macron, face à Marine Le Pen le 7 mai 2017. Cette précédente élection avait été marquée par l'élimination des deux partis historiques dès le premier tour : à gauche le Parti socialiste, divisé sur la candidature de Benoit Hamon et, à droite, Les Républicains embourbés dans l'affaire Fillon. Ce dernier était arrivé troisième, suivi de près par Jean-Luc Mélenchon. Alors que les électeurs s'étaient majoritairement portés sur Emmanuel Macron au second tour, contre Marine Le Pen, l'issue d'une configuration similaire en 2022 seraient incertaine. On dû renoncer les perdants aux primaires partisanes : Sandrine Rousseau pour EELV ou Eric Ciotti chez LR. Mais aussi Arnaud Montebourg, en raison d'une campagne difficile. Enfin, certaines candidatures n'ont pas obtenu les parrainages nécessaires à leur validation, notamment celle de Christiane Taubira, François Asselineau ou Hélène Thouy.

Six candidats de l'élection présidentielle 2017.

Election présidentielle 2017

L'élection présidentielle 2017 s'est déroulée les 23 avril et 7 mai 2017. Elle a permis aux Français de choisir un successeur à François Hollande, pour les cinq années suivantes. A l'issue du second tour, Emmanuel Macron a été élu président de la République avec 66,10% des voix, face à Marine Le Pen. Le premier tour de l'élection a opposé 11 candidats, qui ont pu confronter leurs idées et leurs programmes lors de deux débats télévisés. Les résultats du premier tour ont été très serrés, les quatre premiers candidats dépassant les 7 millions de voix (avec un taux de participation de 77,8%). En suffrages exprimés, Emmanuel Macron a recueilli 24%, Marine Le Pen 21,3%, François Fillon 20%, Jean-Luc Mélenchon 19,6%, Benoît Hamon 6,4%, Nicolas Dupont-Aignan 4,7%, Jean Lassalle 1,2% et Philippe Poutou 1,1%. Cette élection a été marquée par de multiples surprises, d'abord lors des primaires ouvertes des deux partis historiques : François Fillon a été désigné candidat pour Les Républicains, face au favori des sondages Alain Juppé, et Benoît Hamon a été désigné candidat du Parti socialiste, déjouant tous les pronostics qui donnaient Manuel Valls ou Arnaud Montebourg gagnants. Ensuite, le coup de tonnerre des affaires Fillon et la perte de vitesse de Hamon, laissant un boulevard au centre à l'ancien ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, à l'origine de son propre mouvement et soutenu par les défecteurs des deux partis, par François Bayrou (MoDem) et par de nombreux acteurs économiques. Enfin, le débat historique entre deux candidats auto-proclamés "anti-système" et la deuxième fois que l'extrême-droite était qualifiée pour le second tour, quinze après l'arrivée au second tour de Jean-Marie Le Pen, père de Marine Le Pen et fondateur du Front national (devenu Rassemblement national). Cinq ans plus tard, les premiers sondages prédisent un scénario similaire pour l'élection présidentielle de 2022, mais les données sont encore incomplètes et la situation de crise inédite.

L'hémicycle de l'Assemblée nationale française, le 5 janvier 2022

Élections législatives 2022

Comme tous les cinq ans, de nouvelles élections législatives sont organisées: les Français sont appelés aux urnes pour renouveler les 577 députés qui siègent à l'Assemblée nationale. Le premier tour aura lieu le dimanche 12 juin 2022, avant le second tour une semaine plus tard, le dimanche 19 juin 2022. Le vote a lieu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans 577 circonscriptions. Pour être élu dès le premier tour, un candidat doit obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix égal à au moins le quart des électeurs inscrits sur les listes électorales dans la circonscription où il se présente. Si aucun candidat ne remplit ce critère, un second tour est organisé: peuvent y participer tous les candidats qui ont obtenu un nombre de voix au moins équivalent à 12,5% du nombre des électeurs inscrits dans la circonscription - ce qui peut donner lieu à des triangulaires, voire des quadrangulaires. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, ou seulement un seul, le second tour oppose les deux candidats arrivés en tête au premier tour. Ces législatives sont souvent considérées comme le "troisième tour" de la présidentielle, car elles déterminent si le chef de l'Etat élu pourra bénéficier ou non d'une majorité stable pour gouverner et appliquer son programme. Elles interviennent ici quelques semaines seulement après le scrutin des 10 et 24 avril 2022, qui a abouti à la réélection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, après sa victoire au second tour face à la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen. Certains adversaires d'Emmanuel Macron espèrent imposer une cohabition au président, élu sous les couleurs de la République en marche: autrement dit faire élire suffisamment de députés opposés au chef de l'Etat pour obtenir une majorité et former un gouvernement issu d'autres formations politiques que celles alliées au locataire de l'Élysée. Jean-Luc Mélenchon a ainsi appelé les Français à "l'élire Premier ministre". Le candidat de la France insoumise, arrivé troisième de l'élection présidentielle, invite les citoyens à "élire une majorité de députés insoumis et de l'Union populaire" pour lui permettre de gouverner. Marine Le Pen, défaite au second tour, a également exhorté ses partisans à continuer "le combat" en vue de ces élections. En 2017, après la première élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, le chef de l'État avait pu bénéficier d'une large majorité, avec un total de 350 députés sur 577 élus sous les couleurs de La République en marche ou de son allié, le MoDem. Suivaient dans l'opposition Les Républicains avec 112 sièges, le Parti socialiste avec 30 élus, l'UDI avec 18 députés et La France insoumise avec 17 parlementaires au Palais-Bourbon. Selon plusieurs sondages réalisés après l'élection présidentielle, une majorité de Français ne souhaitent pas qu'Emmanuel Macron remporte les élections législatives de juin. De premières projections estiment pourtant que La République en marche pourrait obtenir une large majorité, devant le Rassemblement national et les Républicains. De tels sondages sont cependant à prendre avec précaution, tant l'issue de ce scrutin, composé de 577 élections dans autant de circonscriptions, est difficile à prédire, d'autant que les candidatures ne sont pas encore toutes connues et que des alliances pourraient intervenir. Ces élections législatives sont en tout cas essentielles pour les partis politiques, car elles déterminent une partie du financement public qu'ils peuvent obtenir, qui est notamment calculé en fonction du nombre de voix obtenus lors du scrutin et du nombre de députés finalement élus. En élisant au moins 15 députés, ils peuvent également constituer un groupe à l'Assemblée nationale, ce qui leur permet d'accéder à certaines fonctions dans l'hémicycle, mais aussi de bénéficier d'un temps de parole plus important.

Thomas, un adolescent de 16 ans, est mort le 18 novembre 2023 après une rixe lors d'une fête communale à Crépol (Drôme).

Adolescent tué à Crépol, dans la Drôme

Thomas, un lycéen de 16 ans, est mort le samedi 18 novembre 2023 à Crépol (Drôme), après une "rixe" sanglante lors d’une fête communale. Selon les éléments communiqués par le parquet, une dizaine de jeunes ont tenté de s'introduire en fin de soirée dans la salle communale où se tenait un bal sur invitation. L'un d'eux a blessé d'un coup de couteau un vigile qui tentait de le bloquer, des participants inscrits à la soirée sont intervenus en soutien et s'est ensuivie "une rixe" à l’extérieur du bâtiment, selon les premiers éléments de l'enquête fournis par le parquet. Mortellement blessé par un coup de couteau, le jeune Thomas a rendu son dernier souffle alors que les secours l'emmenaient vers un hôpital de Lyon. Outre ce décès, les violences ont fait fait huit blessés dont deux jeunes de 28 et 23 ans hospitalisés dans un état d'urgence absolue. La porte-parole de la gendarmerie nationale a décrit le 21 novembre 2023 une "bagarre d'une violence assez inouïe pour un village de 500 habitants", refusant d'employer le terme de "rixe" utilisé par le parquet de Valence pour décrire les faits.  "Une rixe, ce sont deux groupes de jeunes qui ont décidé de prendre rendez-vous et de s'affronter, ici, on n'est pas dans cette configuration là", a-t-elle dit. "Ce n'était pas une rixe mais une attaque : ils sont venus avec l'envie de tuer", s'est émue Josette Place, une retraitée membre du comité de Fêtes. Selon elle, les jeunes à l'origine des violences sont arrivés en groupe, en fin de soirée à la salle des Fêtes "avec des parpaings et des couteaux". "Ils ne venaient pas s'amuser, heureusement que les vigiles étaient là", assure celle qui se dit "traumatisée" par les événements. 

Une résidente et une employée d'un Ehpad, photographiés en avril 2020 (photo d'illustration).

Dysfonctionnements dans les Ehpad

Des personnes âgées "rationnées", abandonnées dans leurs excréments ou laissées sans soin pendant des jours: la parution fin janvier 2022 d'un livre-enquête dénonçant l'obsession de la rentabilité au sein du groupe privé de maisons de retraite Orpea a entraîné un large débat public sur la manière dont les seniors sont traités dans les Ehpad, ces établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes Le groupe Orpea est mis en cause dans le livre Les Fossoyeurs, du journaliste Victor Castanet. L'auteur y décrit un système où les soins d'hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont "rationnés" pour améliorer la rentabilité de l'entreprise. Et ce alors que les séjours sont facturés au prix fort. Une auxiliaire de vie, dont l'auteur a recueilli le témoignage, raconte par exemple à quel point elle devait "se battre pour obtenir des protections" pour les résidents. "Nous étions rationnés: c'était trois couches par jour maximum. Et pas une de plus. Peu importe que le résident soit malade, qu'il ait une gastro, qu'il y ait une épidémie. Personne ne voulait rien savoir", raconte cette femme dans Les Fossoyeurs. Le livre revient également sur les conditions de la mort de l'écrivaine Françoise Dorin en janvier 2018, des suites d'une escarre mal soignée, moins de trois mois après son entrée dans un des établissements du groupe Orpea. Auditionné devant la Commission sociale de l'Assemblée nationale, le PDG du géant des maisons de retraite Philippe Charrier a exclu qu'il y ait "un système Orpea consistant à optimiser le profit pour rationner nos prestations". "Je vous l'affirme: ce système n'existe en aucun cas à Orpea. Le vrai système Orpea, c'est qu'à tous les niveaux on essaie de prendre soin des personnes qui nous sont confiées". "Quand il y a des événements indésirables, nous les suivons de très près. Nous les rapportons aux autorités de santé, nous menons des investigations et nous corrigeons", a assuré Philippe Charrier, évoquant 391 "événements indésirables" en 2021, dont "36 suspicions de maltraitance". L'émission "Cash Investigation" de France 2 a depuis promis "de nouvelles révélations" à l'issue d'une enquête que mène son équipe "depuis plus d'un an sur les Ehpad privés", entraînant la chute en bourse d'Orpea, mais aussi de Korian, autre mastodonte du secteur, également visé par des signalements. La patronne du groupe de maisons de retraite, Sophie Boissard, a défendu les Ehpad privés, en demandant à l'État un effort financier et une définition des normes de contrôle des établissements, dans une interview aux Échos. "Il serait calamiteux qu'à la suite de la publication du livre de Victor Castanet, on jette le bébé avec l'eau du bain", a dit Me Boissard, pour qui l'ouvrage "vise le système d'une entreprise en particulier", qu'on ne peut extrapoler à toutes les autres. Elle a estimé que le secteur souffre d'un manque de financement public, avec dans le cas de Korian une dotation moyenne pour les soins et la dépendance de 60 euros par patient et par jour. C'est "effectivement insuffisant au regard des besoins de la grande dépendance" pour Isabelle Boissard, qui met en regard pour les Pays-Bas une dotation de 200 euros.