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Transferts de fonds, demande de confidentialité... Sam Bankman-Fried face à la justice

Mardi, l'ancien patron de FTX a plaidé non coupable des chefs d'accusation de fraude devant le tribunal de New-York. Que retenir de cette première audience?

Costume bleu et chemise blanche, c'est dans cette tenue que l'ancien patron de FTX, Sam Bankman-Fried (SBF), s'est présenté mardi devant le tribunal de New-York. Ce dernier s'est absenté quelques heures de la maison californienne de ses parents où il est assigné à résidence après avoir été libéré contre une caution de 250 millions de dollars.

A son arrivée au tribunal de New-York, il a fait face à une foule de photographes et de médias internationaux, dont l'AFP, comme en atteste cette vidéo.

Devant le juge Lewis Kaplan, Sam Bankman-Fried a plaidé "non coupable" des chefs d'accusation de fraude. Pour rappel, il est actuellement poursuivi de huits chefs d'accusations, dont deux de fraude électronique et six de conspiration, notamment pour blanchiment d'argent et violations des lois sur le financement des campagnes électorales.

Son plaidoyer, qu'il pourra changer au cours du temps, n'est pas étonnant, puisqu'il risque jusqu'à 115 ans de prison s'il devait être reconnu coupable de ces accusations. Cela devrait lui permettre de "gagner du temps" estiment des experts sur Bloomberg. Son procès est prévu le 2 octobre prochain pour au moins quatres semaines.

"Préjudice physique"

Arrêté le mois dernier aux Bahamas, SBF a été libéré sous caution de 250 millions de dollars, co-signée par ses parents. Mais mardi, ses avocats Christian Everdell et Mark Cohen ont demandé au tribunal de ne pas divulguer l'identité de deux autres personnes ayant signé la caution, s'inquiétant de potentielles menaces.

"Entre autres choses, les parents de M. Bankman-Fried ont reçu un flux constant de correspondance menaçante, y compris des communications exprimant le désir qu'ils subissent un préjudice physique", ont fait savoir les avocats dans un document judiciaire.

Le juge Lewis Kaplan a accepté cette demande, "bien qu'il ait reconnu que les médias pourraient contester une telle décision", note le Wall Street Journal.

Par ailleurs, depuis sa libération sous caution, SBF est autorité à aller sur internet mais ne peut pas réaliser d'achat de plus de 1000 dollars sans demander l'autorisation à une tribunal américain ou créer une entreprise. Or, des spécialistes ont révélé que certains portefeuilles d'Alameda Research se sont étrangement réactivés, quelques jours après la libération sous caution de SBF.

684.000 dollars

En outre, ce dernier se serait transféré l'équivalent de 684.000 dollars en cryptos au cours des derniers jours. Des transferts que l'ancien patron de FTX a nié, indiquant qu'il était "probable que diverses branches légitimes de FTX aient la capacité d'accéder à ces fonds".

Dans ce contexte, la représentante du bureau du procureur fédéral de Manhattan, Danielle Sassoon, a demandé à interdire SBF d'accéder ou de transférer tout actif lié à FTX ou à ses entités affiliées.

"Nous craignons qu'en l'espace de quelques jours, d'autres actifs ne deviennent inaccessibles", a déclaré cette dernière, précisant que SBF avait déjà "tweeté de fausses déclarations".

Prochaines étapes

Par ailleurs, un groupe de travail dirigé par l'avocate Andrea Griswold sera chargé de mener l'enquête sur l'effondrement de FTX. Il cherchera notamment à "tracer et récupérer les actifs des victimes". Le procès de Sam Bankman-Fried débutera le 2 octobre prochain, permettant aux avocats de SBF de "passer en revue" tous les éléments de l'affaire FTX.

"Les avocats de Bankman-Fried ont jusqu'au 3 avril pour déposer une motion de rejet de l'affaire, et les procureurs fédéraux doivent répondre avant le 24 avril. La réponse ultérieure de Bankman-Fried est attendue pour le 8 mai, et les deux parties auront l'occasion de plaider leur cause lors d'une audience le 18 mai à 10 heures", précise CoinDesk.
Pauline Armandet