BFM Côte d'Azur
Cote dAzur

Nice: des caméras de vidéosurveillance retirées par l'Université après des plaintes à la Cnil

Les professeurs ont découvert l'installation de plusieurs caméras de vidéossurveillance placées au-dessus des tableaux au retour des vacances de la Toussaint.

L'Université Côte d'Azur a annoncé jeudi que des caméras de vidéosurveillance installées dans des salles de classe d'un institut de formation des enseignants allaient être retirées après des plaintes déposées auprès de la Cnil. L'installation de ce dispostif, révélé Libération, avait créé la polémique

Les professeurs avaient découvert l'installation de ces deux caméras, dans deux salles de classes de l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation (Inspé) de l'académie de Nice, à leur retour des vacances de la Toussaint. Ces salles n'accueillent pas d'écoliers, de collégiens ou de lycéens mais seulement de futurs enseignants durant leur formation.

Une véritable surprise pour les enseignants qui affirment ne pas avoir été prévenus de leur l'installation.

"C'est une forme de mépris. C'est insupportable car on est dans des espaces d'enseignement où la liberté d'expression est quelque chose d'important", explique à nos confrères Karine Lambert, maîtresse de conférences en histoire à Nice.

"Surveiller les issues principales"

De son côté, l'Université Côte d'Azur assure que ces caméras avaient pour objectif de "surveiller les issues principales du site afin de sécuriser les intrusions potentielles, conformément aux recommandations du plan Vigipirate".

Des plaintes ont été déposées auprès de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil), a indiqué Gilles Jean, secrétaire départemental du SNUipp à l'AFP, confirmant une information révélée mercredi par le quotidien Libération. La Cnil a confirmé à l'AFP avoir reçu "plusieurs plaintes" dénonçant "l'absence d'information des personnes concernées et l'installation de deux caméras dans des salles de classe".

Pas mises en service

Face à la mobilisation des enseignants, l'Université Côte d'Azur a annoncé jeudi avoir décidé de "retirer ces deux caméras", précisant que cette décision aurait été prise "de la même manière et avec la même célérité si la demande (lui) était arrivée par des remontées internes traditionnelles".

Dans son communiqué, l'Université a précisé que ces caméras "n'ont, pour le moment, jamais été mises en service" et qu'elle n'avait "jamais eu ni le souhait ni l'intérêt de filmer autre chose que les issues de l'établissement".

A plusieurs reprises, la Cnil, gardienne de la vie privée des Français, a épinglé des établissements scolaires pour un usage abusif de la vidéosurveillance.

"Sauf circonstances exceptionnelles", un système de vidéosurveillance ne peut placer des élèves ou des salariés "sous une surveillance systématique et continue", a ainsi rappelé la Cnil en décembre 2019, mettant en demeure les établissements concernés de "ne filmer que les accès et les espaces de circulation".

Marine Langlois avec AFP