Cirque Zavatta à Nice: la municipalité était "prête" à racheter Jumbo l'hippopotame 50.000 euros

Les conditions de vie de l'animal au sein du cirque ont déjà fait débat par le passé. Une enquête avait même été ouverte lors du passage du cirque dans le Var il y a quelques mois.

C'est l'un des points de discorde entre la ville de Nice et les circassiens: la municipalité avait jugé indignes les conditions de vie de Jumbo, l'hippopotame du cirque Zavatta. À tel point que la ville a proposé de racheter l'animal aux circassiens, indique ce samedi Anthony Borré, premier adjoint à la mairie de Nice.

"Un des membres du cirque avait accepté de nous céder Jumbo pour 50.000 euros", explique-t-il sur Twitter. "Nous étions prêts à lancer une souscription publique. Franck Muller s'y est opposé."

En fin de semaine, la municipalité avait déjà lancé une pétition afin de retirer l'hippopotame du cirque Zavatta-Muller. La pétition, appelée "Sauvez Jumbo et ses compagnons sauvages", a déjà recueilli plus de 13.300 signatures.

Des conditions de vie décriées

Plus tôt dans la semaine, lors d'un échange houleux entre le maire de Nice et les représentants du cirque Zavatta concernant le terrain occupé illégalement par les circassiens, Christian Estrosi avait accusé ces derniers de maltraitance animale.

"Transporter un hippopotame dans du matériel comme ça, c'est honteux", avait-il déclaré aux circassiens. "La manière dont vous traitez la condition animale, vous êtes une honte. (...) Maintenant, on va s'expliquer devant les tribunaux, et moi, les animaux, je vais les protéger."

Ce n'est pas la première fois que les conditions de vie de l'hippopotame au sein du cirque sont remises en question.

En novembre dernier, le parquet de Draguignan avait ouvert une enquête après la diffusion d'une vidéo de l'association One Voice, montrant l'hippopotame Jumbo se frappant la mâchoire contre le rebord de la benne remplie d'eau dans laquelle il était installé.

Mais après une opération de contrôle en présence d'un expert vétérinaire, ce dernier n'avait pas demandé la saisie d'urgence de l'animal. De leur côté, les circassiens avaient toujours démenti les accusations de maltraitance animale.

Sur les réseaux sociaux, ses conditions de vie suscitent beaucoup d'émotions depuis plusieurs mois. Au-delà de la mobilisation des élus locaux, l'artiste niçois Toolate s'est lui aussi positionné pour retirer l'hippopotame du cirque.

"Il n'a rien à faire dans une benne à ordure", écrit-il sur Instagram, avant d'inviter ses abonnés à signer la pétition mise en ligne par la municipalité.

Vendredi, le tribunal judiciaire de Nice avait ordonné l'expulsion du cirque avant 19h ce samedi. Mais le cirque a toutefois maintenu leurs représentations prévues ce week-end. Au terme d'une journée tendue entre la ville et les circassiens, ces derniers ont annoncé qu'ils devraient quitter les lieux en début de semaine.

Laurène Rocheteau