Nice: échange tendu entre Estrosi et le cirque Zavatta après l'installation "illégale" des circassiens

Le maire de Nice a dénoncé ce lundi matin l'installation du cirque sur un territoire appartenant à la métropole. Dans l'après-midi, il est allé à la rencontre des représentants pour leur demander de quitter la commune.

"Vous êtes dans la ville des Niçois, et vous n'êtes pas le bienvenu." Le maire de Nice a échangé avec des représentants du cirque Zavatta ce lundi, après avoir dénoncé ce matin l'installation "illégale" du cirque sur un terrain appartenant à la métropole.

Refusant d'accueillir le cirque sur son territoire en raison de la présence d'animaux dans son spectacle, Christian Estrosi est allé à la rencontre des représentants du cirque pour leur demander de quitter la ville.

"Vous êtes une honte"

L'échange s'est avéré tendu entre les deux parties. Le maire de Nice dénonce notamment l'occupation illégale d'un terrain de la municipalité par le cirque, et le fait que les camions de ce dernier aient bloqué la circulation dans la matinée. "Entrave à la circulation, occupation du domaine public, infractions..." énumère Christian Estrosi, assurant que le cirque allait "recevoir la facture" de cette occupation.

L'élu rappelle également avoir pris un arrêté il y a trois ans pour empêcher l'installation de cirques avec animaux dans la commune. Il dénonce par ailleurs les conditions de vie de ces derniers au sein de cirques tels que Zavatta.

"Transporter un hippopotame dans du matériel comme ça, c'est honteux", déclare-t-il aux circassiens. "La manière dont vous traitez la condition animale, vous êtes une honte. (...) Maintenant, on va s'expliquer devant les tribunaux, et moi, les animaux, je vais les protéger."

Le maire de Nice a ainsi donné aux représentants du cirque "l'instruction de bien vouloir quitter le territoire municipal".

"Vous êtes hors-la-loi, monsieur le maire"

De leur côté, les représentants du cirque affirment que le maire de Nice est autant dans l'illégalité d'eux, rappelant que la loi les autorise à avoir des animaux au sein de leur cirque. "Vous êtes hors-la-loi, monsieur le maire. Si je vous colle un procès, vous êtes sûr de perdre tout de suite", déclare l'un des représentants.

Ces derniers dénoncent le refus de Christian Estrosi de faire appel à une médiation, proposée par le préfet dans ce genre de situation, et le fait que les courriers qu'ils adressent au maire de Nice depuis le mois de septembre soient restés sans réponse.

"Ça fait quarante ans qu'on passe à Nice", rappellent les circassiens, qui affirment avoir "le droit de travailler comme tout le monde".

lls réfutent par ailleurs toute maltraitance animale avancée par le maire de Nice, déclarant même que leur cirque a fait l'objet d'une inspection sur les conditions de vie de ses animaux par les autorités préfectorales lorsqu'il se trouvait à Cannes, et que "tout s'est bien passé".

Lors de cet échange, qui s'est déroulé sur le terrain occupé par le cirque, les circassiens ont demandé au préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, qui était également présent, de trouver une solution à la situation.

Mais le maire de Nice n'était pas enclin à la négociation. "Il n'y aura pas de cirque avec animaux à Nice", a-t-il réaffirmé. Il a ensuite affirmé que les échanges se poursuivraient désormais devant le tribunal. "Ça durera peut-être quelques années, mais croyez-moi, je ne vous laisserai pas tranquille", a-t-il déclaré aux représentants du cirque.

Claudia Olivier avec Laurène Rocheteau