BFM Côte d'Azur
Cote dAzur

Attentat de Nice: vers un deuxième procès? Le parquet veut aller "au bout des choses"

Plusieurs parties civiles demandent qu'un procès soit organisé autour de la question de la sécurité et de l'organisation du 14-Juillet. Une enquête préalable est en cours, le procureur de la République a fait le point ce mardi sur BFM Nice Côte d'Azur.

Alors que le premier procès de l'attentat de Nice n'est pas encore terminé, certaines parties civiles demandent déjà qu'un deuxième soit organisé. Une enquête préalable est d'ailleurs en cours.

Invité de BFM Nice Côte d'Azur ce mardi, le procureur de la République de Nice rappelle que "ce dossier est entre les mains de magistrats instructeurs" et que plusieurs conditions doivent être remplies pour qu'il aboutisse. De son côté, il assure que sa volonté est d'aller "au bout des choses", "dans le sens de la manifestation de la vérité".

"Le préalable essentiel est qu'on puisse imputer à des personnes, qu'elles soient physiques ou morales, ce délit qui est visé pour l'instant à la poursuite, la mise en danger délibéré de la vie d'autrui", détaille Xavier Bonhomme.

Avant d'ajouter que cela exige "que ces personnes qui seraient susceptibles d'être envoyées devant un tribunal correctionnel, aient eu conscience au moment du risque, qu'il y avait un risque réel d'attentat", continue le procureur de Nice qui précise que l'instruction "se poursuit".

Le dispositif de sécurité questionné

Plusieurs victimes souhaitent qu'un deuxième procès soit organisé sur la question de l'organisation et de la sécurisation du 14-Juillet sur la Promenade des Anglais, l'année de l'attentat. Beaucoup ont été déçues de l'audition de Christian Estrosi, alors adjoint en charge de la sécurité.

Le 20 octobre, ce dernier a défendu l'action de la ville en mettant notamment en avant la présence d'un important dispositif de caméras de surveillance et en détaillant le nombre de policiers municipaux déployés et leur affectation.

"Nos effectifs avaient été conviés à de nombreux exercices pour s’entraîner à ces différentes hypothèses. Il n’avait jamais été demandé à la Ville de mettre en place de glissières bétons", a déclaré l'actuel maire de Nice lors de son audition.

Après cette audition, une victime s'est dit "outrée de son comportement". "Qu'il ait la correction vis-à-vis des parties civiles, des gens qui sont partis, des familles qui sont en deuil, de dire: il y a eu une défaillance", déplorait Nadège Renda, partie civile, au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Éviter "toute pression locale"

Le collectif "Tous Citoyens 06" de son côté, a détaillé les questions qu'il aimerait voir explorées lors d'un deuxième procès. "Avions-nous le niveau de sécurisation suffisant?"; "Quel a été le dispositif de sécurisation réel coordonné par l'État et par la Ville?"; "Comment l'auteur de l'attentat a-t-il pu faire ses repérages en camion à 10 reprises sur la Promenade des anglais, dans la ville la plus vidéosurveillée de France?"

L'association milite pour que le dossier ne soit plus instruit à Nice pour éviter "toute pression locale". Un souhait que le procureur de Nice a "beaucoup de mal à comprendre".

"Ce dossier est entre les mains de magistrats instructeurs qui sont des magistrats indépendants. S'il y a un procès un jour effectivement après la mise en cause éventuelle de personnes, chose qui reste à déterminer, je ne vois pas pour quelle raison ce procès ne pourrait pas se tenir à Nice", a-t-il terminé.

Marine Langlois