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Procès de l'attentat de Nice: Christian Estrosi s'explique sur le dispositif de sécurité

Christian Estrosi et Philippe Pradal lors d'un hommage aux victimes de l'attentat, le 21 juillet 2016.

Christian Estrosi et Philippe Pradal lors d'un hommage aux victimes de l'attentat, le 21 juillet 2016. - VALERY HACHE

L'actuel maire de Nice, qui était au moment des faits le premier adjoint à la sécurité, s'est exprimé ce jeudi devant la cour d'assises spéciale sur les moyens sécuritaires déployés le soir du drame.

Ses réponses étaient attendues. Christian Estrosi, actuel maire de Nice et adjoint à la sécurité lors de l'attentat du 14-juillet 2016, était entendu ce jeudi par la cour d'assises spéciale de Paris.

L'actuel édile s'est exprimé sur le dispositif de sécurité mis en place sur la Promenade des Anglais ce jour de Fête nationale. De nombreuses interrogations subsistent autour de ce dernier, qui fait l'objet d'une information judiciaire indépendante du procès de l'attentat.

42 policiers municipaux déployés

Christian Estrosi a d'abord défendu l'action de la Ville de Nice en termes de sécurité. Il a notamment évoqué la mise en place de nombreuses caméras de vidéosurveillance, avant de revenir sur les évènements du 14-juillet 2016.

"Les policiers municipaux étaient surtout dédiés à la circulation. Ils étaient 42, répartis autour du périmètre de la Prom party. Trente-quatre autres policiers municipaux étaient en fonction, mais non requis sur le dispositif", a-t-il déclaré.

Il a par ailleurs indiqué qu'il ne connaissait pas, le soir du drame, ni le nombre d'agents mobilisés, ni l'état de la menace. "On ne partageait pas cette information en raison des risques de fuite", a-t-il avancé.

La mairie "pas informée de la menace précise"

Interrogé sur une éventuelle faille dans la vigilance des pouvoirs publics, Christian Estrosi a répondu que la mairie n'avait pas connaissance de la "menace précise".

"Naturellement, on peut toujours tout dire a posteriori. Comment a-t-on pu laisser deux djihadistes s'emparer des commandes d'un A320 et le projeter contre les deux plus hautes tours de New-York?", s'est-il défendu.

Il a également expliqué que la Promenade des Anglais, l'une des plus grandes artères de la ville, ne pouvait être entièrement fermée, mais également que le camion y avait accédé par le trottoir.

"Aucune réunion préparatoire n'avait envisagé l'impensable"

Moins d'un an après les attentats du 13 novembre 2015, "la menace terroriste planait sur l'ensemble du territoire, mais tous les feux d'artifice avaient été maintenus", a rappelé Christian Estrosi.

"Nos effectifs avaient été conviés à de nombreux exercices pour s’entraîner à ces différentes hypothèses. Il n’avait jamais été demandé à la Ville de mettre en place de glissières bétons. Ce qui était recommandé, face à la menace protéiforme, c'était de déployer policiers en arme longue capable de neutraliser tous types d’assaillants", a-t-il expliqué.

"A posteri, on peut toujours se demander pourquoi on n'a pas imaginé l’impensable. Aucune réunion préparatoire ne l’avait envisagé".

La semaine dernière, ce sont François Hollande et Bernard Cazeneuve, respectivement président de la République et ministre de l'Intérieur au moment des faits, qui ont été entendus à la barre. François Hollande avait reconnu alors "un échec collectif", tandis que Bernard Cazeneuve avait assuré qu'il n'y avait eu "aucun relâchement".

Philippe Pradal, maire de la Ville en 2016, sera lui aussi entendu ce jeudi.

Kelly Vargin et Sarah Boumghar