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Disparition d'Émile: que va-t-il se passer lors de la mise en situation organisée ce jeudi?

Une mise en situation est organisée ce jeudi au Haut-Vernet près de 8 mois après la disparition du petit Émile. Pour les enquêteurs, il s'agit de retracer de manière très précise les faits qui se sont produits le 8 juillet 2023 pour tenter de faire avancer l'enquête.

Où étiez-vous à telle heure? Que pouviez-vous voir? Qui était avec vous? Qui est arrivé, est reparti? Qu'avez-vous entendu? Les questions vont être nombreuses pour les personnes présentes ce jeudi 28 mars au Haut-Vernet, là où Emile passait ses vacances l'été dernier chez ses grands-parents maternels avant de disparaître.

Les deux juges d'instruction en charge de la disparition du petit Émile organisent ce jeudi une mise en situation, c'est-à-dire un acte d'enquête visant à retracer de manière très précise les faits et gestes de chaque personne qui était présente ce 8 juillet 2023 en fin d'après-midi quand on a perdu la trace du petit garçon de deux ans et demi.

Les différentes parties ont été convoquées pour 9 heures. La mise en situation, maintenue malgré le mauvais temps annoncé, devrait durer toute la journée dans un hameau entièrement bouclé pour l'occasion. 60 militaires sont mobilisés en plus des gendarmes locaux pour empêcher toute intrusion, a appris BFM DICI. Un arrêté municipal interdit l’accès au Haut-Vernet depuis mercredi matin 8 heures et jusqu’à vendredi même heure. La préfecture a aussi pris un arrêté d'interdiction de survol.

"L'objectif reste le même, c'est assurer la tranquillité des habitants et le bon déroulement de cette mise en situation", indique François Balique, le maire du Vernet.

Mise en situation des témoins

Fin juillet, une information judiciaire avait été ouverte pour "enlèvement, arrestation, détention et séquestration arbitraire". Depuis toutes les hypothèses restent à l'étude alors que le petit garçon est resté introuvable depuis qu'il a été vu ce 8 juillet 2023 en fin d'après-midi, vers 17h15, seul dans une rue, à proximité du domicile de ses grands-parents dans ce petit village.

Accident? Enlèvement? La justice n'a pas établi de scénario précis sur ce qui est arrivé au petit garçon. Aucune piste n'est privilégiée, aucune scène de crime n'a été établie, aucun auteur n'a été identifié, si d'ailleurs il s'agit d'un crime. C'est pour cela que les juges d'instruction ont fait le choix d'organiser une mise en situation. Un acte différent de la reconstitution.

Ce jeudi, 17 personnes ont été convoquées pour participer à cette mise en situation. La famille du petit garçon et leur avocate seront présentes avec les enquêteurs et les juges d'instruction. Deux témoins oculaires ont eux aussi été convoqués. Il s'agit de deux voisins ayant aperçu le petit garçon dans l'après-midi précédent sa disparition dans la rue qui traverse le hameau, près de chez ses grands-parents.

L'un aurait vu l'enfant descendre la rue à 16h30, vers le lavoir, là où un chien Saint-Hubert de la gendarmerie a marqué la trace du garçon pour la dernière fois. L’autre l'aurait aperçu en train de remonter cette rue vers 16h45. La mise en situation doit permettre d'éclaircir ces deux témoignages, d'établir s'ils sont cohérents et réalistes.

Aucune garde à vue

L'objectif est de replacer chacun à l'endroit où il se trouvait, savoir ce qu'il a fait à telle ou telle minute, ce qu'il a pu voir. Les juges d'instruction et les gendarmes comptent ainsi établir d'éventuelles contradictions, mettre en lumière des incohérences dans le récit de tel ou tel protagoniste ou au contraire faire des recoupements entre ce qui a été dit en audition.

Avec cette opération, les magistrats instructeurs et les enquêteurs espèrent trouver un indice, l'élément qui manque pour faire avancer l'enquête dans telle ou telle direction. Vingt gendarmes de la cellule nationale d’enquête ou de la section de recherches de Marseille seront mobilisés. La cellule d’investigations criminelles du groupement de gendarmerie départementale des Alpes-de-Hautes-Provence sera présente en appui des enquêteurs. Une équipe sera également dédiée à la captation de cette mise en situation.

Aujourd'hui, une vingtaine de gendarmes de la section de recherche de Marseille continuent de tenter d'établir la vérité autour de la disparition du petit Emile. Toutes les pistes sont à ce jour envisagées, et les enquêteurs referment des portes au fil des semaines.

Ils ont perquisitionné en novembre dernier toutes les personnes présentes au Haut-Vernet et étudient désormais leur matériel informatique. Aucune garde à vue n'a eu lieu dans ce dossier.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV