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Strasbourg: à l'hôpital d'Hautepierre, SOS Main double ses effectifs pour la Saint-Sylvestre

Le service hospitalier s'attend à une forte pression le soir du Nouvel An, alors que les accidents liés à l'utilisation de pétards sont fréquents le 31 décembre dans la région.

Pour beaucoup, le Nouvel An est un moment attendu avec impatience et célébré entre amis ou en famille. Mais du côté du service SOS Main de l'hôpital de Hautepierre à Strasbourg, le réveillon suscite bien plus d'appréhensions.

Philippe Liverneaux, chef de pôle chirurgie de la main et du poignet de SOS main, prévoit déjà un nombre de blessés en hausse dans son service pour le dernier soir de l'année. En cause, l'utilisation fréquente de pétards ou autres feux d'artifices qui occasionnent souvent des accidents.

"Comme chaque année, on attend, j'allais dire avec impatience, mais hélas, avec angoisse, l'arrivée des pétards", confirme-t-il au micro de BFM Alsace.

10 passages en bloc opératoire la même nuit

SOS main a déjà anticipé cet afflux de patients et a pris plusieurs mesures. Les effectifs seront doublés au sein du service qui sera lui ouvert en continu tout au long de la nuit.

"Ce qui fait qu'on aura le double d'infirmières, le double de soignants, le double de chirurgiens prêts à accueillir les patients", énumère-t-il.

Ces renforts pour le Nouvel an sont nécessaires. Certaines années, jusqu'à 40 patients sont accueillis par SOS Main avec parfois 10 passages au bloc opératoire le même soir pour les cas les plus graves. Si certains s'en sortent avec des blessures peu importantes, d'autres subissent parfois des dégâts irréversibles.

"Il y a eu des amputations, des morceaux qui ont carrément été arrachés par l'importance du souffle provoqué par le pétard", raconte le médecin en montrant sur son ordinateur la photo d'une main complètement mutilée.

L'interdiction de la vente de pétard inutile?

Pour tenter de limiter ce type d'accidents, les préfectures du Haut-Rhin et du Bas-Rhin ont toutes deux pris un arrêté dès début décembre pour interdire la vente, l'achat, le transport et l'utilisation d'articles pyrotechniques jusqu'au 3 janvier.

Toutefois, Philippe Liverneaux se montre sceptique quant à l'efficacité réelle de ce dispositif qui peut même avoir selon lui, des conséquences encores plus néfastes.

"Je pense que c'est très dangereux d'interdire complètement parce qu'on ne peut pas contrôler, on ne peut pas réguler. Et aussi, quand on veut absolument utiliser des pétards on va les importer de je ne sais où sur Internet, ou on va regarder un tutoriel qui nous explique comment fabriquer un pétard dans son garage ce qui est encore plus dangereux", déplore-t-il.

Une autre mesure a été prise par la préfecture du Bas-Rhin pour le soir de la Saint-Sylvestre. Un couvre-feu sera instauré pour les mineurs de moins de 16 ans non accompagnés à Strasbourg, Hoenheim, Bischheim, Schiltigheim, Illkirch-Graffenstaden, Lingolsheim et Ostwald.

Léo Fleurence avec Gauthier Hartmann