BFM Alsace
Alsace
Alerte info

Procès de l'attentat de Strasbourg: le principal accusé condamné à 30 ans de prison

La salle d'audience du procès de l'attentat de Strasbourg, qui s'est tenu à la Cour d'assises spéciale de Paris.

La salle d'audience du procès de l'attentat de Strasbourg, qui s'est tenu à la Cour d'assises spéciale de Paris. - IAN LANGSDON

Pour le parquet, il n'avait fait aucun doute que le principal accusé, Audrey Mondjehi, avait connaissance de la nature terroriste des projets de Chérif Chekatt. Christian Hoffmann, un autre accusé, a également été condamné pour avoir fourni des armes à l'assaillant.

Le dénouement après une attente de cinq ans. La cour d'assises spéciale de Paris a rendu ce jeudi 4 avril son verdict concernant les quatre accusés du procès de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg.

Le principal accusé, Audrey Mondjehi, a été condamné à 30 ans de prison dont deux tiers de sûreté pour association de malfaiteurs terroriste criminelle mais pas pour complicité d'acte terroriste. Pour le parquet national anti-terroriste, il n'avait fait aucun doute que l'accusé, ami de Chérif Chekatt, avait connaissance de la nature terroriste des projets de l'assaillant.

Ses défenseurs avaient tenté d'affirmer le contraire, assurant qu'il ne devait pas être condamné pour des faits de terrorisme. "Si cet homme doit être condamné, cela doit être uniquement pour une association de malfaiteurs de droit commun", avait déclaré son avocat, maître Michaël Wacquez.

Trois autres hommes jugés

Trois autres hommes étaient jugés devant la cour d'assises spéciale depuis fin février. Parmi eux, Christian Hoffmann a été condamné à cinq ans de prison (dont six mois avec sursis et deux ans de sursis probatoire) pour avoir fourni à Chérif Chekatt deux armes, qui n'avaient toutefois pas été utilisées lors de l'attaque. Le reste de la peine pas encore exécutée se fera sous bracelet électronique dans une résidence déterminée.

Frédéric Bodein a quant à lui été condamné à quatre ans de prison (dont un avec sursis et deux en sursis probatoire) pour association de malfaiteurs. Il encourait jusqu'à dix ans de réclusion, mais le procureur en avait quant à lui demandé cinq.

Enfin, Stéphane Bodein, frère de Frédéric Bodein, a été acquitté. Il était le seul accusé pour lequel le parquet avait suggéré l'acquittement, car il avait refusé d'ouvrir lors des jours précédant l'attentat, quand Chérif Chekatt cherchait à se procurer une arme à feu.

Un cinquième homme devait à l'origine comparaître sur le banc des accusés. Mais il avait finalement été décidé qu'Albert Bodein, âgé de 84 ans, ne pourrait pas être jugé en raison de son état de santé.

Une nouvelle qui avait été difficile à accepter pour les familles. "Elles auraient aimé que le procès puisse être unique, et ne pas avoir à revivre le traumatisme dans le cadre d'un second procès", avait alors expliqué à BFMTV.com Arnaud Friederich, avocat de 13 parties civiles lors du procès.

Un accompagnement pour les victimes et les familles

Les accusés ont pris la parole une dernière fois ce jeudi matin, avant la délibération des magistrats dans la journée. Pour les victimes et familles de victimes, ce verdict marque la fin de cinq ans d'attente depuis l'attentat qui avait fait cinq morts et 11 blessés le 11 décembre 2018.

Plusieurs associations ont d'ores et déjà prévu un accompagnement de ces familles, dans le cas où le procès n'aurait pas répondu à toutes leurs attentes.

"Quand bien même il répondrait à leurs interrogations, certains auront encore besoin d'un suivi psychologique très soutenu au sein de l'association", explique psychologue et directrice générale de l'association SOS France Victimes 67, qui a assuré un suivi juridique et psychologique pour les parties civiles tout au long du procès.

L'association a notamment prévu la mise en place d'un groupe de parole qui doit se réunir dès la fin du procès, afin de proposer un accompagnement aux victimes et familles qui en auraient besoin après ces cinq semaines douloureuses.

Léo Fleurence avec Laurène Rocheteau