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Procès de l'attentat de Strasbourg: pour ses défenseurs, l'accusation terroriste ne tient pas contre Mondjehi

Maître Michaël Wacquez, avocat d'Audrey Mondjehi, principal accusé, au procès de l'attentat de Strasbourg, le 29 février 2024, à la Cour d'assises spéciale de Paris.

Maître Michaël Wacquez, avocat d'Audrey Mondjehi, principal accusé, au procès de l'attentat de Strasbourg, le 29 février 2024, à la Cour d'assises spéciale de Paris. - IAN LANGSDON / AFP

L'avocat d'Audrey Mondjehi a plaidé l'ignorance de son client vis à vis du projet radical du jihadiste Chérif Chekatt ce mercredi 3 avril. Le verdict du procès est attendu jeudi.

Audrey Mondjehi, jugé pour avoir fourni une arme à l'auteur de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg en 2018, n'est "pas innocent" mais ne doit pas être condamné pour des faits de terrorisme, car il ignorait le projet radical du jihadiste Chérif Chekatt, ont plaidé ce mercredi 3 avril ses défenseurs.

"Si cet homme doit être condamné, cela doit être uniquement pour une association de malfaiteurs de droit commun", a déclaré son avocat Maître Michaël Wacquez devant la cour d'assises de Paris.

L'Ivoirien de 42 ans "ne prétend pas qu'il est complètement innocent", puisqu'il a "servi d'intermédiaire" pour fournir le pistolet utilisé lors de l'attentat, qui fit cinq morts et 11 blessés le 11 décembre 2018 dans les rues bondées du centre de Strasbourg.

Toutefois il ignorait totalement la radicalisation et le projet de Chekatt, et n'a "jamais eu le moindre lien avec une quelconque entreprise terroriste", a plaidé Maître Michaël Wacquez à la veille du verdict, attendu jeudi.

Mardi, les représentants du parquet national antiterroriste (PNAT) avaient requis 30 ans de réclusion, assortis d'une période de sûreté des deux tiers, contre Mondjehi, jugé pour "complicité d'assassinats (...) en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroristes en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes".

Selon eux l'accusé, qui "apparaît à tous les stades" de la préparation de l'attentat, ne "pouvait pas" ignorer les projets terroristes de Chekatt.

"Il n'y a pas de mobile terroriste"

En revanche pour Maître Harold Bataille, l'un des trois défenseurs de Mondjehi, dans ce dossier "il n'y a pas de mobile terroriste, il n'y a rien".

Le délinquant multirécidiviste et rappeur amateur, qui certes "se défend très mal" puisqu'il multiplie les approximations et les contradictions, "n'a rien calculé du tout", selon lui: "il a bousillé sa vie parce qu'il a servi d'intermédiaire pour une arme, il a fait une gigantesque connerie, c'est ça la réalité, c'est triste, c'est désastreux", mais cela n'en fait pas un terroriste, a-t-il plaidé.

Maître Wacquez a fustigé de son côté la "volonté indéfectible" du parquet "de faire de cet homme un coupable idéal", culpabilité qui "n'aurait d'autre but que d'être un exutoire face à la chaise vide" de l'assaillant, qui avait été tué par les forces de l'ordre après 48 heures de traque.

JMA avec AFP