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INFO BFMTV. Strasbourg: l'ex-leader d'un groupuscule d’ultradroite en garde à vue pour association de malfaiteurs

Un écusson de la police nationale (illustration)

Un écusson de la police nationale (illustration) - DENIS CHARLET / AFP

Valentin Linder, 30 ans, est soupçonné d’avoir voulu s’en prendre à son ex-beau-frère. Il a été interpellé, ce mardi 12 mars, ainsi que trois complices présumés. Les quatre suspects sont actuellement en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Strasbourg (Bas-Rhin).

Il disait avoir pour consigne de "se défendre" et de "ne jamais attaquer" lorsqu’il était à la tête du mouvement d’ultradroite du nom de Bastion social. Selon les informations de BFMTV, Valentin Linder, 30 ans, a été interpellé, ce mardi 12 mars, en fin de journée, à Paris, avant d’être conduit dans les locaux du service interdépartemental de police judiciaire (SIPJ) de Strasbourg (Bas-Rhin).

Au même moment, trois complices présumés ont été arrêtés à Schiltigheim, en proche banlieue de Strasbourg. Ces trois hommes, âgés de 25 à 35 ans, sont suspectés d’avoir voulu s’en prendre à l’ex-beau-frère de Valentin Linder, à la sortie de son lieu de travail.

"Deux d’entre eux étaient chargés de le conduire jusqu’à une camionnette au volant de laquelle attendait le troisième comparse", confie une source proche de l’affaire.

Au moment de surprendre leur victime, les deux complices ont vu débarquer les hommes de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la PJ de Strasbourg, avant d’être immobilisés puis menottés. Ces derniers étaient sur la piste du trio depuis plusieurs jours.

Toujours selon nos informations, le commando d’agresseurs avait placé une balise de géolocalisation sur la voiture de leur cible afin de suivre ses déplacements en temps réel.

Ce jeudi 14 mars, les auditions de Valentin Linder et de ses trois complices présumés sont toujours en cours dans le cadre d’une enquête ouverte du chef d’"association de malfaiteurs en vue de la préparation du délit de violences volontaires aggravées".

"Le mobile est d’ordre privé", poursuit la même source. "Il n’y a pas de lien avec l’idéologie soutenue par Valentin Linder alors qu’il était à la tête du Bastion social. Nous sommes face à une vengeance contre l’ancien compagnon de sa sœur".

Valentin Linder chef d'un groupe dissous

Valentin Linder s’était retrouvé à la tête de ce mouvement d’ultradroite en 2018, après la condamnation à la haine raciale de son précédent leader. Fondé en mai 2017 à Lyon (Rhône) par des anciens membres du Groupe union défense (GUD), un syndicat étudiant d’extrême droite, Bastion social prétendait notamment "défendre le droit fondamental pour chaque peuple de vivre dans sa patrie selon ses normes culturelles, religieuses, linguistiques et ethniques".

Ce groupuscule opposé à l’ultralibéralisme, "l’immigration de masse" et qui prônait la "préférence nationale" reposait sur six associations et une demi-douzaine de franchises basées à Aix-en-Provence, Clermont-Ferrand, Lyon, Marseille et Strasbourg.

La dissolution de Bastion social, accusé d’appeler à la haine, aux discriminations et aux actions violentes, avait été prononcée le 24 avril 2019 en Conseil des ministres. Cette décision avait été prise "pour mettre fin aux exactions répétées commises" en marge de rassemblements de voie publique par ce groupuscule identitaire, avait précisé, à l’époque, le ministère de l’Intérieur.

Stéphane Sellami avec Martin Regley