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Fin de vie: Agnès Firmin Le Bodo détaille les possibles conditions de la future "aide active à mourir"

La ministre déléguée aux professions de santé Agnès Firmin Le Bodo.

La ministre déléguée aux professions de santé Agnès Firmin Le Bodo. - Ludovic Marin

Si "rien n'est encore acté" sur le futur projet de loi sur la fin de vie, la ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé a listé sur France info ce mardi a listé les possibles futurs critères d'éligibilité à "l'aide active à mourir".

Pronostic vital engagé, critères d'âge et un consentement pouvant être réitéré plusieurs fois: sur France Info ce mardi, Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, a détaillé les possibles conditions de la future "aide active à mourir" que le gouvernement souhaite mettre en place dans les prochains mois.

"Pour l'instant", les mots "euthanasie" et "suicide assisté" ne semblent pas figurer dans le futur texte de loi, indique la ministre. "Avoir le mot 'mort' est important. 'Aide active à mourir', par exemple, contient le mot 'mort'", justifie-t-elle.

"Rien n’est encore acté" et "toutes les pistes sont ouvertes", explique-t-elle, rappelant qu'Emmanuel Macron devrait présenter le projet de loi à la fin de l'été. Toutefois, "la volonté de ce texte est d'ouvrir ce droit d'aide active à mourir avec des modalités précises", confirme Agnès Firmin Le Bodo.

"Volonté libre et éclairée", "souffrances réfractaires"

Le patient devra avoir son "pronostic vital engagé à moyen terme, entre six et douze mois". Aussi, la future aide active à mourir ne sera accessible qu'aux personnes majeures. "C'est un préalable posé à la fois par la Convention citoyenne, mais aussi par le président de la République", justifie la ministre.

Il faudra également que les "souffrances" du malade soient "réfractaires", c'est-à-dire que les traitements ou les soins prodigués ne suffisent plus pour apaiser le patient.

"Une volonté libre et éclairée" devra aussi être exprimée par le patient. "Il faudra être capable de demander soi-même et de réitérer" cette demande, prévient Agnès Firmin Le Bodo.

L'exécutif réfléchit actuellement à "plusieurs possibilités" pour les malades qui "ne pourraient pas faire ce geste", précise-t-elle.

Dans certains cas, une tierce personne pourrait-elle accompagner le patient jusqu'au tout dernier moment? "Il y a plusieurs modèles, rien n'est tranché", dit Agnès Firmin Le Bodo, qui évoque la possibilité qu'un médecin volontaire, qu'un personnel non-soignant, ou que la famille "accompagne jusqu'au bout" le malade.

Clause de conscience pour les médecins

Pour les soignants, "une clause de conscience spécifique" est "un préalable", estime la ministre. Une option qui inciterait les médecins "qui ne souhaitent pas entrer dans ce processus avec son patient à devoir désigner un professionnel qui, lui, accepterait d'engager le processus".

Interrogée par nos confrères de L'Obs, Agnès Firimin Le Bodo assure que ce futur texte sur "l'aide active à mourir" ne remettra pas en cause la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie.

"Cette loi a marqué une avancée et, je le dis, l’ouverture d’une aide active à mourir n’exclurait pas le recours à la sédation profonde et continue jusqu’au décès. Personne ne souhaite aujourd’hui revenir là-dessus", explique-t-elle.

Ariel Guez