Avion de combat du futur: Dassault et Airbus ont enfin trouvé un terrain d'entente
Le Scaf (système de combat aérien du futur) va enfin pouvoir décoller et, peut-être respecter le calendrier défini. Dans un entretien au Figaro, Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, a annoncé qu'un accord industriel a été trouvé avec Airbus Defence&Space.
"Nous allons pouvoir entrer dans l'exécution de la nouvelle phase d'études, dite 1B, qui doit préparer le développement d'un démonstrateur, qui devrait voler vers 2029", a annoncé Eric Trappier en précisant qu'il "ne reste plus que la signature formelle des contrats d'ici à quelques jours".
Quels sont les termes de l'accord conclu? Le patron de Dassault n'entre pas dans ces détails, mais il admet que "toute négociation implique des concessions" en affirmant avoir "obtenu toutes les garanties".
"Nous sommes confirmés dans notre rôle de maître d'œuvre et d'architecte de l'avion et nous avons obtenu la protection de notre savoir-faire industriel et de nos technologies", explique Eric Trappier.
Prêt pour 2040
Le calendrier initial sera maintenu, contrairement aux inquiétudes exprimées par le patron de Dassault Aviation. Dans cet entretien, il assure que c'est "un projet ambitieux", mais que le NGF (New generation fighter), l'avion au coeur du système de combat aérien, commencera à remplacer les Rafale français et les Eurofighter allemands et espagnols dès 2040.
Le rôle de Dassault se se limitera pas au NGF. Cet appareil devra être motorisé, utiliser des armes du futur comme des lasers, mais aussi communiquer et s'interfacer avec des drones et des réseaux de communications.
"C'est pourquoi, nous contribuerons aussi au pilier 2, qui porte sur le développement d'un nouveau moteur, confié à Safran, et aux piliers 3 et 4 qui portent sur la conception de drones, confiée à Airbus, et sur le cloud de combat, placé sous la responsabilité d'Airbus", ajoute l'industriel français.
Pendant ce temps, le Rafale continuera bien sur d'être produit et exporté en évoluant.
"J'ai confiance dans le fait que de nouveaux pays l'adopteront. Il volera encore pendant des décennies au sein des forces françaises et de celles de nos clients à l'international".
Quant au NGF, son exportation est désormais à l'étude. "Ce sujet n'est pas de notre ressort mais de celui de l'État", a précisé Eric Trappier.