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Homme calciné dans sa voiture: 22 et 18 ans de réclusion requis contre un couple de retraités du Var

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - AFP

En octobre 2018, un homme a été retrouvé calciné dans le coffre de sa voiture à Besse-sur-Issole. Un couple a été mis en examen pour assassinat et complicité d'assassinat.

Des peines de 22 et 18 ans de réclusion criminelle ont été requises jeudi à la cour d'assises du Var à l'encontre de deux retraités, qualifiés de "couple infernal", accusés d'avoir tué un homme retrouvé calciné dans le coffre de sa voiture. Les faits remontent à octobre 2018, à Besse-sur-Issole, dans l'arrière pays varois, à une cinquantaine de kilomètres de Draguignan.

Respectivement mis en examen pour assassinat et complicité d'assassinat, Henri D., 78 ans, ancien chauffeur routier, et Chantal D., 68 ans, de nationalité belge, sont accusés d'avoir tiré sur Marc T., 51 ans, avec un pistolet, puis de l'avoir placé dans le coffre de sa Renault Clio et d'avoir incendié le véhicule.

Selon les expertises, la victime, touchée de deux balles, n'était pas décédée au moment où sa voiture a été incendiée. Le véhicule et les restes humains calcinés, dont un crâne, avaient été découverts par des promeneurs, en bordure d'une piste dans la garrigue.

La femme conteste

Durant le procès, ouvert depuis lundi à Draguignan, Henri D. a maintenu avoir agi sous le coup de la colère, alors qu'il reprochait à la victime de lui avoir volé un fer à souder quatre ans plus tôt.

Une bagarre aurait éclaté entre la future victime et Chantal D., et Henri D., parti chercher un pistolet, aurait alors tiré à deux reprises. Le couple avait ensuite placé la victime dans le coffre de sa voiture, avant de lui entraver un poignet et une cheville à l'aide d'une paire de menottes puis de conduire la voiture plus loin et de l'arroser d'essence avant de l'embraser.

Assurant qu'elle était alors sous la menace de son compagnon, Chantal D., qui se présente comme une "bonne mamie", a contesté avoir participé à l'incendie de la voiture. Des traces de suif découvertes sur ses chaussures semblent pourtant prouver le contraire.

Verdict vendredi

"Madame D. nous dit: 'je vous dis la vérité'. Mais nous en sommes à quinze vérités", a souligné jeudi l'avocat général, David Malicot, durant ses réquisitions: "Je n'accorde aucune importance à vos propos, car ils ne sont pas crédibles".

"Le temps judiciaire est très long, je pense que le temps de (la) mort (de Marc T.) a été extrêmement long, abattu puis brûlé vif", a plaidé Philip de Lumley Woodyear, un des avocats des parties civiles. Son confrère Christophe Couturier a lui qualifié les coaccusés de "couple infernal".

Après les plaidoiries de la défense jeudi après-midi, le verdict sera rendu vendredi.

M.L. avec AFP