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DMA: sur Google, le nouveau règlement européen accusé de pénaliser les hôteliers

Mis en place depuis quelques jours, les nouveaux résultats de recherche de Google sous l'égide du DMA ne font pas que des heureux.

"Le DMA devait favoriser la mise en place d'une concurrence plus équitable, mais favorise au contraire les plateformes." Par ces mots, le groupement national des chaînes hôtelières s'étonne des nouveaux résultats de recherche lancés par Google en début de semaine, et visant à se conformer au DMA, le Digital Markets Act, législation européenne pour une meilleure concurrence.

Interrogés par Le Figaro, les portes-voix de l'hôtellerie dans l'Hexagone font part de leur étonnement, face à un résultat auquel ils ne s'attendaient visiblement pas. Contraint d'améliorer la présence de la concurrence face à ses propres services, Google a choisi de mettre davantage en avant des plateformes de réservation comme Kayak, Trivago et Booking, au détriment des sites d'hôtels.

Une situation qui pourrait avoir de sérieuses conséquences sur l'activité des indépendants du secteur qui se sentent "pris au piège d'une évolution qu'ils n'ont pas vue venir," écrit le quotidien.

"Au détriment des hôtels et des clients"

"D'une intention au départ louable, on se retrouve avec une mesure qui s'applique au détriment des hôtels et des clients," explique le géant Accor, qui se dit "très attentif" aux modifications récentes.

Car si les agences de voyage et les plateformes de réservation en ligne sont utiles pour remplir un établissement, cela passe aussi par des commissions, parfois très élevées. Surtout, il est impossible de mettre en avant un quelconque programme de fidélité. Pour la directrice du département Europe et numérique au Groupement des hôtelleries et restaurations (GHR), Véronique Martens, Google tord le DMA "en mettant en avant les plateformes de réservation."

Elle s'interroge d'ailleurs sur le bien fondé de ces modifications, alors qu'il n'était pas possible de réserver des hôtels depuis le moteur de recherche: "Pourquoi alors mettre en lumière Booking et Expedia, et dissuader les clients d'aller sur les sites directs des hôteliers?".

On retrouve les ême signes d'inquiétude du côté des hôteliers indépendants: "Être visible sur internet est un combat quotidien (...) si vous n'arrivez pas en première page ou dans les premières lignes de résultats d'une recherche, ça ne sert à rien," explique le groupe Hôtels Prince Alberts, qui dispose de trois établissements à Paris, toujours auprès du Figaro.

Sylvain Trinel