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Pédocriminalité: Twitter attaque en justice le régulateur australien qui lui reproche son inaction

Le réseau social a refusé de payer une amende de 610.500 dollars australiens (363.000 euros) infligée par l'Australie pour son manque de modération.

Le régulateur australien en charge de la sécurité sur Internet a indiqué jeudi être poursuivi en justice par X (ex-Twitter) dans le cadre d'un litige portant sur l'incapacité du réseau social à expliquer sa manière de lutter contre les contenus pédopornographiques.

Le régulateur eSafety avait infligé mi-octobre une amende de 610.500 dollars australiens (363.000 euros) au réseau social d'Elon Musk pour ne pas avoir apporté de réponses aux questions posées en février sur sa manière de traiter ce problème.

Le réseau social n'a pas réglé cette amende dans le délai imparti qui courrait jusqu'à mi-novembre, a affirmé cette semaine eSafety, ajoutant "envisager d'autres mesures".

Au lieu de cela, X a porté l'affaire devant la cour fédérale d'Australie.

"X Corp. a porté l'affaire devant le tribunal fédéral australien et a engagé une procédure visant à obtenir une révision judiciaire des décisions du commissaire à la sécurité électronique dans cette affaire", a déclaré un porte-parole d'eSafety à l'AFP.

"ESafety continue d'évaluer ses options" concernant le non-respect par X Corp de l'amende infligée, a-t-il ajouté sans vouloir commenter les procédures judiciaires. Un dossier a été déposé auprès du tribunal fédéral de Melbourne.

"On ne peut pas se contenter de propos creux"

Contactés par l'AFP, X a répondu par un email automatique: "Occupés pour le moment, veuillez revenir (vers nous) plus tard".

La commissaire du régulateur australien, Julie Inman Grant, elle-même une ancienne employée de Twitter, avait exigé le mois dernier que X entreprenne des "actions concrètes" pour nettoyer la plateforme.

"Twitter/X affirme publiquement que la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants est sa priorité numéro un, mais on ne peut pas se contenter de propos creux", avait-elle souligné.

Le propriétaire de X, le milliardaire Elon Musk a licencié plus de 80% du personnel de X depuis qu'il en est devenu propriétaire en octobre de l'année dernière, dont nombre de modérateurs chargés de repérer et supprimer les contenus problématiques.

Le taux de détection par le réseau des contenus pédocriminels a chuté à 75%, contre 90% précédemment, dans les trois mois qui ont suivi le rachat, selon eSafety.

En juin, Julie Inman Grant avait de façon plus générale relevé une hausse de "la toxicité et de la haine" dans les contenus véhiculés par le réseau depuis son changement de propriétaire.

T.L avec AFP